Le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) a exprimé vendredi son inquiétude après la décision de l'Aquarius de cesser ses opérations et a souhaité « plus de capacités » pour secourir les migrants en Méditerranée.

« Les capacités de secours doivent être renforcées et non pas diminuées », a déclaré la porte-parole du HCR Shabia Mantoo à des journalistes à Genève.

« Il ne faut pas criminaliser le fait d'apporter des secours et de l'assistance aux migrants », a estimé une autre porte-parole de l'agence de l'ONU, Ravina Shamdasani, devant des journalistes.

Les ONG Médecins sans frontières (MSF) et SOS Méditerranée ont annoncé jeudi devoir « mettre un terme » aux opérations du navire qu'ils exploitent, l'Aquarius, qui ramenait en Europe les migrants secourus en Méditerranée.

La navire était bloqué à Marseille depuis octobre, après que Panama lui eut retiré son pavillon, à la demande du gouvernement italien.  

La semaine dernière, Berne a refusé le pavillon suisse à l'Aquarius, qui a aidé 30 000 migrants depuis qu'il a commencé ses opérations de sauvetage au large de la Libye en février 2016.

Le navire est devenu en juin l'objet d'une crise diplomatique sur le sujet épineux des arrivées de migrants en Europe, lorsque le nouveau gouvernement populiste italien lui a fermé les ports de la péninsule. Issu d'une coalition entre la Ligue et le Mouvement 5 Étoiles, le gouvernement estimait avoir déjà accueilli une part disproportionnée des migrants qui arrivent en Europe.

Le bateau avec 630 migrants à son bord avait dû se rendre en Espagne, devenue depuis la principale voie d'accès des migrants à l'Europe.

Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini s'est réjoui vendredi de la fin des opérations de l'Aquarius, jugeant que moins de migrants tenteraient la traversée périlleuse de la Méditerranée.

Environ 15 000 migrants se sont noyés en Méditerranée centrale depuis 2013, estime l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).