Des militants anti-frontières italiens, qui avaient appelé à manifester dimanche à Vintimille, ont finalement renoncé face à l'important dispositif policier déployé, au lendemain du décès d'un policier en marge d'échauffourrées dans cette ville-frontière.

«Dans le climat de répression et d'instrumentalisation actuels, faire une manifestation aurait été un suicide», a indiqué à l'AFP l'un de ces militants.

«Nous ne voulons pas tomber dans le piège et pour cela nous avons annulé la manifestation, et opté pour un sit-in en défense des personnes «en voyage» qui sont enfermées» à Vintimille, ont ajouté les militants lors d'une conférence de presse.

Vendredi soir, encadrés par des militants No Borders, 140 migrants avaient quitté une structure d'accueil de migrants de la Croix-Rouge à Vintimille - point de rendez-vous sur la côte pour de nombreux migrants souvent fraîchement débarqués en Italie - et réussi à passer en France.

Interceptés par les autorités françaises, ils ont été renvoyés vers l'Italie où, selon les médias, ils ont été transférés vers des centres d'identification. C'est contre ces transferts que protestaient samedi les No Borders, provoquant des échauffourées en marge desquelles un policier italien, pris d'un malaise, a succombé à un infarctus à Vintimille.

«Nous avons appris le décès, de mort naturelle, de ce policier, par les médias. On n'a pas participé à ça», a affirmé un porte-parole des militants lors de la conférence de presse dimanche.

Il a expliqué que la veille, des militants s'étaient dirigés vers le centre d'accueil de migrants de manière pacifique et qu'ils avaient été reçus par des tirs de gaz lacrymogènes puis pris en chasse par la police.

Revenant sur le passage de la frontière de 140 migrants, ce porte-parole a affirmé que «les migrants ont décidé, en totale autonomie, de ne plus rester dans le camp de la Croix-Rouge et de passer la frontière».

«En solidarité, quelques dizaines d'entre nous sont allés avec eux, et les militants, que la police tient pour responsables de la situation, ont été arrêtés et emmenés au commissariat avec une interdiction pour cinq ans de revenir à Vintimille», a-t-il ajouté.

Dimanche, les militants italiens avaient été rejoints par plusieurs groupes de Français. Selon les médias italiens, trois Français en possession de battes, cagoules noires et couteaux, ont été arrêtés au poste-frontière du Pont San Ludovic, en territoire italien.

Selon la préfecture de police d'Imperia, ces trois militants, arrêtés «pour identification», n'ont «pas été placés en garde à vue pour le moment».