Le nombre de réfugiés entrés en Allemagne en juin a atteint quelque 16 000, autant qu'en mai, confirmant la nette diminution observée au premier semestre, en raison de la fermeture de la route des Balkans et de l'accord controversé UE-Turquie, selon des chiffres publiés vendredi.

Le ministre de l'intérieur, Thomas de Maizière, s'est félicité de ce recul. « Nous voyons que les mesures prises au niveau allemand et européen ont de l'effet », a-t-il dit au cours d'une conférence de presse, évoquant « une nette détente » de la situation après une année 2015 où l'Allemagne a ouvert ses portes à plus d'un million de migrants.

« La crise des réfugiés n'est certes pas résolue. Mais sa résolution avance bien en Europe et très bien en Allemagne », a-t-il ajouté.

En juin, 16 335 personnes sont entrées en Allemagne, selon les données du système Easy du ministère de l'Intérieur qui compte les migrants prévoyant de déposer une demande d'asile.

Il s'agit d'un chiffre stable puisqu'en mai et avril, ils étaient respectivement 16 281 et 15 941. En janvier, ils étaient encore 91 671 et en février 61 428 à rechercher la protection de l'Allemagne.

Les Européens ont conclu avec Ankara un accord entré en vigueur le 18 mars qui prévoit le renvoi des migrants, même Syriens, vers la Turquie. Il est dénoncé par nombre d'organisations de défense des droits de l'Homme.

La route des Balkans a également été fermée, empêchant la plupart des migrants de rejoindre l'Allemagne à partir de la Grèce, principal pays d'entrée dans l'Union européenne.

Les Syriens ont de nouveau été les plus nombreux à déposer une demande d'asile en Allemagne au cours des six premiers mois de 2016, avec 171 488 demandes, devant les Afghans (60 611) et les Irakiens (56 540).

L'administration allemande, accusée de lenteurs dans l'examen des dossiers de demande d'asile, a toutefois tranché 283 236 dossiers au cours du premier semestre, soit plus du double que l'an dernier à la même période.

Après avoir grand ouvert les portes de l'Allemagne aux réfugiés à la fin de l'été 2015, la chancelière Angela Merkel, confrontée à une opinion de plus en plus hostile, est largement revenue sur sa généreuse politique d'accueil, en pesant de tout son poids au niveau européen pour stopper l'afflux de personnes fuyant la guerre, la terreur ou la misère.