La réduction du flux de migrants économiques traversant la Méditerranée centrale, grâce à des «partenariats» avec leurs pays d'origine, notamment africains, est l'objectif que se sont fixé les dirigeants des États membres de l'UE réunis mardi à Bruxelles.

«En Méditerranée centrale, les flux composés principalement de migrants économiques restent au même niveau que l'an dernier» et ils «doivent être réduits», ont-il estimé dans des conclusions écrites, lors d'un sommet surtout consacré aux conséquences du choix du Royaume-Uni de quitter l'Union.

Les dirigeants des 28 ont ainsi apporté leur soutien à un plan présenté début juin par la Commission européenne devant le Parlement européen.

Le plan propose de nouer des partenariats ciblés avec des pays tiers, avec «un mix d'incitations positives et négatives» pour qu'ils s'associent à la politique migratoire européenne.

L'exécutif européen suggère de concentrer ces «pactes» sur un premier groupe de pays: l'Éthiopie, le Niger, le Nigeria, le Mali, le Sénégal, mais aussi la Jordanie et le Liban.

Ce plan fait planer la menace de conséquences commerciales pour les pays n'acceptant pas assez de retours sur leur sol de migrants économiques renvoyés d'Europe. Les pays coopératifs pourraient en revanche avoir accès à des investissements massifs.

La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, «conduira la mise en oeuvre de cette nouvelle approche», avec pour objectif de conclure de «premiers partenariats avant la fin de l'année», ont demandé les dirigeants des 28 dans leurs conclusions.

Ils ont invité la Commission européenne à présenter d'ici septembre 2016 une proposition pour un «ambitieux plan d'investissement extérieur».

Depuis que l'afflux de migrants venant de la Turquie s'est tari, la route maritime depuis l'Afrique est redevenue la principale porte d'entrée clandestine en Europe.

Plus de 3000 migrants ont encore été secourus dimanche au large de la Libye, selon les gardes-côtes italiens.

Ces arrivées ont porté à plus de 66.000 le nombre de migrants, des Africains pour la plupart, parvenus en Italie depuis le début de l'année, selon un décompte du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Une centaine d'ONG, dont Oxfam et Amnesty International, avaient demandé lundi aux pays européens de ne pas accepter cette nouvelle approche proposée par la Commission.

Elle risque d'installer «une politique extérieure servant un seul objectif, freiner la migration, aux dépens de la crédibilité européenne et de l'effet de levier dans la défense des valeurs fondamentales et des droits de l'homme», avaient estimé les ONG.