L'Espagne a commencé cette semaine à recevoir des réfugiés provenant de camps en Europe, Turquie et au Liban, s'engageant à en admettre 586 d'ici à mi-juin, après des mois de débats sur l'inaction du gouvernement conservateur dans ce domaine.

Vingt-deux hommes, tous érythréens, sont arrivés mercredi en provenance d'Italie à l'aéroport de Madrid, a annoncé en fin de journée le ministère de l'Intérieur. Une vingtaine de Syriens, Irakiens ont été reçus mardi, en provenance de Grèce, les premiers depuis novembre 2015.

Le ministère de l'Intérieur prévoit d'en accueillir 586, en majorité syriens et irakiens, d'ici à mi-juin, a-t-il précisé dans un communiqué.

Parmi eux, 285 doivent provenir du Liban, 150 de Grèce, 101 de Turquie et 50 d'Italie.

Près de 1,3 million de réfugiés provenant principalement de pays en guerre comme la Syrie et l'Irak, ont demandé l'asile à l'Union européenne en 2015 et plus d'un tiers l'ont fait en Allemagne. Des centaines de milliers sont arrivés par la mer, en Grèce et en Italie.

En septembre, les pays de l'UE ont mis en place un programme visant à redistribuer dans les 28 pays un premier groupe de 140 000 personnes pris en charge dans des camps dans et hors de l'UE.

L'Espagne s'était engagée à en accueillir plus de 17 000, mais seuls 17 ont depuis été admis, les autorités attribuant ce retard à la lenteur des démarches administratives nécessaires en Grèce et en Italie.

De nombreux responsables politiques, notamment de gauche, et des associations, ont reproché au gouvernement conservateur de Mariano Rajoy, son inaction.

Et, fin avril, quatre députés dont deux du parti de gauche radicale Podemos ont observé une grève de la faim d'une semaine pour attirer l'attention sur le drame des réfugiés.

Le chef du Parti socialiste, Pedro Sanchez, a lui accusé le gouvernement de M. Rajoy de faire «honte à toute l'Espagne».

Selon l'Organisation internationale pour les migrations, plus de 191 000 migrants ont traversé la Méditerranée pour gagner l'Europe depuis le début de l'année, et 1370 sont morts.