L'actrice Angelina Jolie-Pitt, envoyée spéciale du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), a exhorté lundi la communauté internationale à dépasser ses craintes et à redoubler d'efforts pour répondre à la crise des migrants, faute de quoi elle s'exposera au «chaos».

«Plus de 60 millions de personnes sont déplacées (dont un tiers de réfugiés, NDLR) au jour d'aujourd'hui, soit davantage qu'à tout autre moment au cours des 70 dernières années», a déclaré l'actrice et réalisatrice américaine lors d'un discours prononcé au siège de la BBC, à Londres.

«Cela nous dit quelque chose de profondément inquiétant quant à la paix et à la sécurité du monde», a-t-elle ajouté. «Vu l'état du monde, est-ce une surprise si certaines de ces personnes désespérées, qui n'ont plus aucune option et pour qui retourner chez elles n'offre aucun espoir, tentent en dernier recours de rejoindre l'Europe, même au péril de leur vie ?» a-t-elle interrogé.

Angelina Jolie-Pitt a regretté que la crise des réfugiés ait pu donner «une marge de manoeuvre et un faux air de légitimité à ceux qui encouragent la politique de la peur». Mais, a-t-elle souligné, «si la maison de votre voisin est en feu, vous ne vous mettez pas en sécurité en fermant vos portes».

Appelant la communauté internationale à faire montre de générosité, elle a estimé qu'il s'agissait «d'un devoir qui nous concerne tous, le futur secrétaire général des Nations unies, les gouvernements, la société civile, chacun de nous».

«Et notre réussite contribuera à façonner ce siècle. L'alternative ? C'est le chaos», a mis en garde Mme Jolie-Pitt, également connue pour son combat contre le cancer.

Interrogée ensuite sur les propositions du candidat républicain à la Maison-Blanche, Donald Trump, d'ériger un mur à la frontière avec le Mexique et d'interdire temporairement le territoire américain aux musulmans, l'actrice a soupiré, avant de déclarer: «L'Amérique est fondée sur des gens qui se rassemblent pour la liberté, en particulier la liberté de culte. C'est dur d'entendre ça de la part de quelqu'un qui cherche à devenir président des États-Unis.»

Ce discours intervient une semaine après «le pacte mondial» proposé par l'ONU pour tenter de résoudre la plus grave crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale, en favorisant l'accueil, chaque année, d'au moins 10 % des réfugiés.