Les organisations humanitaires qui tentent d'aider les millions de personnes fuyant chaque année les conflits et les catastrophes naturelles dans le monde sont désormais à un «point critique», a estimé mercredi le patron de l'agence onusienne pour les réfugiés, Antonio Guterres.

«Le moment est venu d'un changement radical dans les efforts internationaux pour gérer les déplacements», a déclaré M. Guterres, Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), à l'ouverture d'une conférence de deux jours sur le sujet à Genève.

Il a souligné que les organisations humanitaires qui essaient, malgré le manque crucial de fonds, de répondre aux besoins des déplacés «sont à un point critique».

«Nous devons arrêter de nous occuper simplement des conséquences des déplacements, et commencer sérieusement à lutter contre les causes profondes» de ces crises, a-t-il lancé.

Ces dernières années, le nombre des personnes déplacées dans le monde n'a cessé d'augmenter.

Le 7 décembre, l'ONU a demandé aux pays membres 20,1 milliards de dollars pour aider 87 millions de personnes dans 37 pays en 2016, «l'appel de fonds le plus important jamais lancé». Cet appel couvre les réponses à 27 crises, dont celles en Centrafrique, au Burundi, au Nigeria, au Soudan du Sud, en Syrie et au Yémen.

Au total, plus de 60 millions de personnes dans le monde ont fui leur foyer. La fuite à l'étranger des Syriens, mais aussi des Irakiens, a provoqué une crise majeure dans la région et la plus grave crise migratoire que l'Europe ait connue depuis la Deuxième guerre mondiale, avec l'arrivée depuis janvier par la Méditerranée de 950 000 migrants sur le Vieux Continent, d'après les chiffres du HCR.

Il faut y ajouter l'impact du changement climatique, avec son lot d'évènements météorologiques extrêmes qui détruisent l'habitat de millions de personnes, forcées à fuir.

«La forte augmentation des besoins humanitaires dépasse de loin la capacité de la communauté internationale à assurer une protection minimale et une assistance vitale à tous ceux qui sont affectés», a assuré M. Guterres.