Au moins cinq migrants, qui déclarent être iraniens, s'étaient cousu les lèvres lundi à la frontière gréco-macédonienne pour protester contre le refus de la Macédoine de les laisser passer, le pays ayant instauré un filtrage par nationalité, a constaté un photographe de l'AFP.

Les protestataires font partie d'un groupe d'une centaine de migrants, surtout des jeunes hommes, qui campent depuis vendredi sur la voie ferrée à la frontière, entravant le trafic ferroviaire entre la Grèce et la Macédoine.

«Seulement la liberté», avait écrit en anglais l'un d'entre eux sur son torse. Tous portaient l'inscription «Iran» sur le front ou le torse.

Au total, selon une source policière, plus d'un millier de migrants des nationalités non acceptées désormais par la Macédoine et la Serbie, qui ne laissent passer que les personnes fuyant des zones de conflit - soit la Syrie, l'Irak et l'Afghanistan - restaient bloqués lundi près du poste-frontière d'Idomeni (Gevgelija pour la Macédoine).

D'autres, mais en petit nombre, ont commencé à quitter les lieux dimanche, repartant vers l'intérieur de la Grèce. Ces déboutés sont notamment iraniens, pakistanais, marocains, algériens, bangladais ou somaliens.

Le gouvernement grec a assuré travailler à une solution pour ces migrants bloqués, sans plus détails.

Selon les ONG sur place, quelque 70 % des migrants qui arrivent à la frontière gréco-macédonienne sont des Syriens ou des Irakiens.

Le poste frontalier d'Idomeni est le point de passage habituel des migrants qui ont réussi à arriver sur les îles grecques en mer Égée en provenance des côtes occidentales turques et qui veulent poursuivre leur périple vers les pays de l'Europe du Nord.

Depuis le début de l'année, plus de 800 000 migrants sont arrivés en Europe par la mer, dont la majorité est passée par les îles grecques avant d'emprunter la route des Balkans.