Une famille de réfugiés syriens autorisée à s'installer aux États-Unis a été envoyée dans le Connecticut au lieu de l'Indiana, après la décision du gouverneur de cet État de suspendre l'accueil de Syriens, a indiqué mercredi le département d'État américain.

Une ONG d'accueil de réfugiés avait prévu d'envoyer cette famille, composée de trois personnes, à Indianapolis, la capitale de l'Indiana.

La famille avait été choisie dans un camp de réfugiés de l'ONU au Proche-Orient puis contrôlée sur ses antécédents par les agences de sécurité américaines.

Mais le gouverneur de l'Indiana, Mike Pence, a annoncé mardi qu'il suspendait, à l'instar d'une vingtaine d'autres États fédérés, l'accueil de Syriens par crainte qu'un djihadiste ne se cache parmi eux. L'ONG a donc dû modifier la destination de la famille.

Le porte-parole du département d'État John Kirby a affirmé que son ministère respectait la décision de l'ONG. Mais il a réitéré l'opposition du gouvernement fédéral à la décision des États fédérés de bloquer ou suspendre l'accueil de réfugiés.

«Nous voulons évidemment défendre nos valeurs en tant que pays d'immigrés. Et nous voulons voir nos communautés (continuer à)» accueillir des réfugiés, a-t-il ajouté.

«Est-il optimal de dérouter (des gens) en raison d'inquiétudes exprimées par un État ou un autre? Non, ça ne l'est pas», a-t-il estimé.

L'humeur des États-Unis a changé à cause de «réactions véhémentes et dans certains cas exagérées» aux attaques sanglantes de Paris vendredi, a ajouté M. Kirby, en défendant le processus de contrôle actuel des réfugiés.

Quelque 187 Syriens ont été admis aux États-Unis depuis le début de l'année budgétaire qui commence le 1er octobre, soit une toute petite fraction des 10 000 réfugiés syriens que le président Barack Obama a promis d'accueillir dans les 12 mois.

C'est aussi un tout petit nombre comparé à celui des réfugiés accueillis aux États-Unis, dans le cadre d'un des plus grands programmes au monde.

«Ce programme a admis 785 000 réfugiés en 14 ans depuis le 11-Septembre», a précisé M. Kirby. «Parmi eux, seule une dizaine ont été arrêtés ou expulsés des États-Unis en raison d'inquiétudes liées au terrorisme, qui existaient avant leur installation aux États-Unis. Et aucun d'entre eux n'est Syriens».

Cinq Syriens tentant d'aller aux É-U avec de faux passeports arrêtés

Les autorités du Honduras ont arrêté cinq Syriens avec de faux passeports, alors qu'ils tentaient de rejoindre les États-Unis, a annoncé mercredi le porte-parole de la police, Anibal Baca.

«Cinq citoyens syriens ont été arrêtés et vont être transférés dans nos bureaux pour faire l'objet d'une enquête, nous supposons qu'ils portaient de faux documents, des passeports volés en Grèce», a déclaré M. Baca aux médias locaux.

Ces jeunes Syriens ont été arrêtés mardi à l'aéroport Toncontin, dans la capitale, et «venaient de Syrie directement au Honduras, à travers plusieurs vols», a-t-il précisé.

Ils se trouvaient en transit pour rejoindre San Pedro Soula, deuxième ville du pays, et tenter ensuite d'entrer aux États-Unis. Depuis San Pedro Soula, des vols sont opérés vers Los Angeles, Houston et Miami.

Selon le porte-parole de la police, les Syriens ont été repérés par les agents de sécurité de l'aéroport et placé dans une cellule de la police dez l'immigration.