Plusieurs centaines de policiers allemands ont participé mercredi matin à une série de perquisitions visant un réseau international de passeurs, à travers trois États-régions, et ont arrêté son cerveau présumé, selon la police et le parquet.

Les enquêteurs ont fouillé 24 habitations dans l'ouest du pays, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Basse-Saxe et Bade-Wurtemberg, y trouvant des «machettes, poignards, couteaux, munitions pour arme à feu et un viseur laser pour pistolet».

Le chef supposé du réseau, un homme de 24 ans, a été interpellé à Essen. On lui reproche d'avoir utilisé ses contacts à l'étranger pour fournir de faux papiers aux candidats à l'exil, en échange d'une somme allant jusqu'à 10 000 euros (plus de 14 000 $) par personne pour le voyage vers l'Allemagne.

Seize autres personnes sont visées par l'enquête, qui a mobilisé 571 policiers mercredi compte tenu de la «dangerosité» de certains suspects.

D'après les enquêteurs, le réseau s'adressait principalement à des Syriens et des Libanais, qu'il promettait de faire entrer en Allemagne par avion en leur fournissant des papiers d'identité et des documents de voyage falsifiés.

Nombre de réfugiés ont cependant été arrêtés dans les aéroports de transit, avant même d'avoir atteint le territoire allemand. C'est notamment le cas d'une famille libanaise de dix personnes, restée bloquée plusieurs semaines à Kuala Lumpur (Malaisie), avant d'être autorisée à entrer en Allemagne pour raisons humanitaires par le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés et l'ambassade allemande.

L'Allemagne attend entre 800 000 et un million de demandeurs d'asile cette année, contre environ 200 000 l'an dernier. Cet afflux s'accompagne d'une hausse des arrestations de passeurs, en particulier en Bavière (sud).