Douze personnes, dont neuf Pakistanais, un Égyptien, un Irakien et une Syrienne, ont été arrêtées à Athènes, membres présumés d'un réseau qui octroyait de faux documents à des migrants pour faciliter leur sortie illégale de Grèce à destination de l'Europe centrale, a annoncé mercredi la police grecque.

Selon un communiqué de la police, «ce réseau démantelé est considéré comme l'une de plus importantes organisations criminelles de trafic d'êtres humains» en Grèce, dont l'objectif était «de faciliter l'entrée illégale des étrangers en Grèce et puis leur sortie du territoire grec vers les pays de l'Europe centrale».

Les personnes arrêtées ont été traduites devant le procureur d'Athènes tandis que la police était en train de rechercher leurs complices.

Dans trois appartements situés dans des quartiers du centre d'Athènes où affluent quotidiennement des milliers de migrants en provenance des îles grecques, la police a trouvé «des laboratoires entiers de constitution de faux documents» et saisi l'ensemble de l'équipement.

La sortie illégale du territoire grec se faisait via les aéroports du pays, les migrants devaient payer «entre 2200 et 3000 euros», selon la même source.

Dans d'autres cas, les migrants sortaient du pays à bord de bateaux pneumatiques via les côtes occidentales du pays en mer Ionienne, à destination de l'Italie.

Un petit groupe de ce réseau agissait sur l'île de Kos en mer Égée, près des côtes occidentales turques, d'où arrivent quotidiennement des milliers de migrants. Avant leur enregistrement par les autorités grecques à Kos, les passeurs présumés leur octroyaient de faux papiers pour qu'ils puissent venir à Athènes et poursuivre leur voyage vers l'Europe centrale.

Les passeurs présumés à Kos collaboraient avec des complices sur les côtes turques, qui eux facilitaient illégalement le passage à Kos des migrants venant d'Istanbul ou de Bodrum (Turquie).

Les passeurs en Turquie utilisaient des embarcations de fortune avec peu de carburants pour la traversée vers les îles grecques, ce qui mettait en danger la vie des migrants, la police portuaire grecque étant contrainte de les secourir au large.

Une fois arrivés en Grèce, les migrants «sont souvent séquestrés» dans des appartements pour les empêcher de trouver d'autres réseaux illégaux similaires, selon la police.

Lundi, un Afghan a été arrêté à Athènes, membre présumé également d'un réseau de passeurs, qui avait séquestré dans un appartement 34 migrants, dont douze mineurs.

Plus de 400 000 personnes sont arrivées en Grèce depuis janvier, soit plus de vingt fois plus que sur la même période de 2014.