La crise migratoire gagne en ampleur avec plus d'un demi-million de migrants et réfugiés arrivés en Europe en passant par la Méditerranée cette année, un dossier où le premier ministre hongrois Viktor Orban entend défendre une ligne dure mercredi devant l'ONU.

Près de 515 000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis le début de l'année, et près de 3000 ont péri ou sont portés disparus, selon un bilan du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) publié mardi.

Sur ce demi-million de migrants, 383 000 ont rejoint la Grèce, avant - dans leur grande majorité - de continuer leur route vers l'Europe de l'Ouest en transitant par les Balkans et la Hongrie.

Régulièrement critiqué pour les clôtures barbelées qu'il a fait ériger aux frontières Schengen de son pays, qui a vu transiter près de 300 000 migrants depuis le début de l'année, M. Orban veut faire valoir son point de vue mercredi lors de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

Le dirigeant populiste a annoncé la semaine dernière vouloir également s'entretenir avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Il a indiqué qu'il entendrait ensuite fermer aux migrants la frontière croato-hongroise, par où passent la plupart d'entre eux. Dans une décision controversée, Budapest avait déjà fermé sa frontière serbe aux réfugiés le 15 septembre.

M. Ban, de son côté, a exhorté lundi les pays européens à «faire plus» en faveur des centaines de milliers de migrants et réfugiés qui affluent vers l'Europe.

Mi-septembre, il avait condamné l'usage par la police hongroise de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre des réfugiés lors d'échauffourées à la frontière serbo-hongroise.

Le gouvernement hongrois a indiqué vouloir plaider devant l'ONU pour l'introduction de «quotas mondiaux» pour la répartition des réfugiés.

Le chef de la diplomatie hongroise, Peter Szijjarto, a souligné récemment que «l'Europe ne (devait) pas être la seule à jouer un rôle dans la gestion de la pression migratoire», et que devaient également être impliqués «les grands acteurs de la politique internationale, qui ont participé aux décisions qui ont mené à la création des zones instables près de notre continent».

Lundi, 5335 migrants sont entrés en Hongrie, quasiment tous depuis la Croatie. Quelque 3700 personnes ont été prises en charge à la frontière autrichienne avant d'être acheminées en Allemagne, destination de choix pour la grande majorité d'entre eux.

Un total de 1151 personnes ont été secourues en Méditerranée dans la seule journée de lundi, lors de onze opérations distinctes coordonnées par les gardes-côtes italiens au large des côtes libyennes, ont-ils indiqué dans un communiqué.

Un migrant d'origine irakienne âgé de 20 ans a par ailleurs été retrouvé mort mardi matin dans un camion près du port de Calais, dans le nord de la France, d'où il espérait sans doute gagner la Grande-Bretagne.

346 migrants secourus au large de la Libye

Les gardes-côtes libyens ont annoncé mardi avoir secouru 346 migrants à bord de trois canots pneumatiques au large de Garaboulli, à 60 km à l'est de Tripoli.

«Les bateaux ont été interceptés à environ 10 milles marins au large de Garaboulli et de Ghot el-Rommane (environ 35 km à l'est de Tripoli). Les deux premiers transportaient 230 migrants, dont 34 femmes et quatre enfants. Le troisième transportait 116 migrants, dont 54 femmes et deux enfants», a indiqué à l'AFP Mohamad Jannane, officier des gardes-côtes libyens.

«Nous avons été informés de la présence de ces embarcations dans la nuit de lundi à mardi. L'opération de sauvetage s'est déroulée entre 1 h du matin et 4 h (19 h et 23 h lundi, heure de Montréal), nos bateaux sont petits et étaient surchargés», a-t-il dit.

Les migrants ont été acheminés vers la base navale de Tripoli à bord des navettes des gardes-côtes, avant d'être placés dans les centres de rétention.

L'Italie a fait état d'un total de 1151 personnes secourues en Méditerranée dans la seule journée de lundi, lors de onze opérations distinctes coordonnées par les gardes-côtes italiens au large des côtes libyennes.

L'île italienne de Lampedusa n'est située qu'à quelque 300 km des côtes de la Libye.

La Libye, avec ses 1770 km de côtes, est devenue une plaque tournante de l'immigration clandestine vers l'Europe. Les passeurs profitent du chaos régnant dans le pays miné par les violences et divisé entre deux gouvernements rivaux, avec notamment l'absence de contrôle aux frontières.