La Grèce doit renforcer sa frontière face à l'afflux sans précédent de migrants arrivant sur ses côtes, a déclaré mardi le chef du parti de droite, que les élections de ce mois pourraient ramener au pouvoir.

«Concernant les migrants, les frontières doivent être mieux protégées et la Grèce ne devrait pas envoyer le message "ici c'est bon, venez"», a déclaré le leader du parti Nouvelle-Démocratie (ND) Evangelos Meïmarakis lors d'une interview télévisée.

«Chaque personne qui arrive ici envoie ce message à ceux qui attendent», a poursuivi M. Meïmarakis sur la chaîne de télévision Star, estimant qu'actuellement plus d'un million de migrants et de réfugiés se trouvaient sur la côte turque, face aux îles grecques de la mer Egée.

Plus de 230 000 migrants ont atteint les côtes grecques cette année, la plupart originaires de la Syrie ravagée par la guerre, mais aussi d'Afghanistan, du Pakistan et d'autres pays pauvres.

Les autorités grecques ont été débordées par cet afflux et en l'absence de structures d'accueil suffisantes, beaucoup de familles de réfugiés et de migrants ont dormi dehors, sans accès aux soins médicaux et dans des conditions sanitaires précaires pendant des semaines.

Le ministre grec délégué à la Politique migratoire, Iannis Mouzalas a indiqué lundi que l'île de Lesbos était «au bord de l'explosion», avec plus de 15 000 réfugiés principalement syriens qui attendaient de pouvoir embarquer sur un ferry pour Athènes.

À quinze jours des élections législatives anticipées en Grèce, le parti de droite est au coude à coude avec le parti de gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras.

Evangelos Meïmarakis, ancien président du Parlement et ministre de la Défense, a par ailleurs fait une distinction entre les migrants économiques et les réfugiés, ces derniers devant selon lui être aidés pour gagner la destination de leur choix en Europe.

Il a également insisté sur le fait que la Grèce devrait être plus sévère à l'égard des passeurs.

La Nouvelle-Démocratie était au pouvoir en Grèce jusqu'en janvier. Le parti était dirigé par Antonis Samaras qui a démissionné en juillet.

Sous la direction de M. Samaras, les conservateurs avaient adopté une position stricte sur l'immigration, les migrants et les demandeurs d'asile étant enfermés dans des centres de rétention de la police.

La position grecque s'était assouplie après la victoire du parti de gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras. M. Tsipras a démissionné le 20 août de son poste de Premier ministre, contesté par ses troupes pour son acceptation du nouveau plan de sauvetage financier dicté au pays par ses créanciers internationaux, UE et FMI.