Le gouvernement britannique est prêt à accueillir 15 000 réfugiés syriens et espère obtenir l'autorisation des parlementaires pour mener des frappes aériennes contre le groupe djihadiste État islamique, écrit l'hebdomadaire Sunday Times.

Le premier ministre britannique David Cameron a subi des pressions, dans le pays et à l'étranger, pour qu'il s'occupe de la crise des réfugiés. Jeudi, il s'était dit «profondément ému» par les images montrant le corps d'un petit Syrien de trois ans, Aylan Kurdi, retrouvé noyé sur une plage en Turquie.

Il prévoit désormais d'étendre le programme britannique de relogement des personnes vulnérables, d'accepter environ 15 000 réfugiés et de lancer des opérations militaires contre les passeurs, affirme le Sunday Times.

Le premier ministre espère également parvenir à convaincre les députés du Parti travailliste (opposition) de soutenir des bombardements aériens en Syrie lors d'un vote au début du mois prochain, ajoute le journal.

L'hebdomadaire avait écrit récemment que l'option d'accepter directement des réfugiés se trouvant dans des camps de la frontière syrienne était également envisagée.

La Grande-Bretagne a accepté sur son sol 216 réfugiés syriens depuis un an, et quelque 5000 Syriens y ont obtenu le droit d'asile depuis le début en 2011 de la guerre civile qui dévaste leur pays - nettement moins que dans des pays comme l'Allemagne, la Suède ou la France.

La Grande-Bretagne a choisi de ne pas participer à un système de quotas pour prendre en charge les demandeurs d'asile à travers l'Union européenne, malgré les demandes pressantes de cette dernière pour une répartition plus équitable.

Plus de quatre millions de Syriens ont fui leur pays depuis le début du carnage, et un quart de million ont été tués.

Dimanche, David Cameron a obtenu un soutien inattendu pour la mise en oeuvre de frappes aériennes contre le groupe Etat islamique: l'ex-archevêque de Canterbury et chef de l'Église anglicane, George Carey.

La Grande-Bretagne doit aider à «écraser» l'État islamique et des «frappes aériennes» seront peut-être nécessaires, écrit M. Carey dans le Sunday Telegraph.

«Je n'estime pas suffisant d'envoyer de l'aide humanitaire aux camps de réfugiés du Moyen-Orient. Il faudrait plutôt de nouveaux efforts militaires et diplomatiques pour écraser la double menace de l'État islamique et d'Al-Qaïda une fois pour toutes», estime-t-il.

Depuis la fin de l'été 2014, une coalition antidjihadiste conduite par les États-Unis bombarde déjà les zones où sévit l'EI en Syrie et en Irak, sans grand résultat.