Une femme a été arrêtée au Yémen, samedi, relativement à l'envoi de deux colis contentant du matériel explosif à destination des États-Unis.

Le président yéménite Ali Abdullah Saleh a dit dans un point de presse, samedi, que les autorités avaient encerclé la maison d'une suspecte. Selon un responsable des services de sécurité, cette femme est «une étudiante en médecine à l'université de Sanaa».

La personne appréhendée a été retracée grâce au numéro portable inscrit sur le bordereau de la compagnie UPS, utilisée pour envoyer les colis.

L'avocat de l'étudiante, Abdel Rahman Burman, a dit à Reuters que la jeune femme était de tempérament calme. «Des connaissances me disent qu'elle est une étudiante tranquille, et qu'elle ne fait pas partie de groupes religieux ou politiques.»

Il dit croire qu'il s'agit d'une fausse piste. «Je crois qu'elle est une victime. Une personne qui mène ce genre d'opération ne laisse pas une copie de sa carte d'identité et son numéro de téléphone.»

Plus tôt dans la journée, les autorités locales avaient annoncé avoir saisi 26 colis suspects à destination des États-Unis, et interpellé des employés des compagnies de transport aérien et de la division cargo de l'aéroport international à Sanaa, la capitale yéménite.

Le président yéménite a déclaré: «Nous sommes déterminés à combattre la terreur, mais nous ne permettrons pas à une force extérieure d'intervenir dans nos dossiers internes. »

Selon le Premier ministre britannique, David Cameron, les deux bombes saisies devaient exploser alors que les avions cargo étaient en vol. «Nous ne pouvons être sûrs du moment où cela devait se produire. Il n'y a pas de preuve que cela devait avoir lieu au-dessus du territoire britannique, mais bien sûr nous ne pouvons pas l'exclure», a déclaré à la BBC le chef du gouvernement.

Les vols directs en provenance du Yémen et vers la Grande-Bretagne sont suspendus depuis janvier 2010.

Le gouvernement du Yémen croit que le complot a été orchestré par Al-Qaïda au Yémen. Anwar al-Awlaki, un chef religieux né aux États-Unis, serait lié à l'affaire. Il est recherché depuis des mois par les autorités yéménites.

Vendredi, deux colis contenant une poudre blanche explosive appelée PETN ont été saisis, l'un à Dubaï et l'autre au Royaume-Uni. Les colis avait été postés au Yémen à destination des synagogues de la région de Chicago. La police a dit que les dispositifs explosifs étaient dissimulés dans des imprimantes et munis d'un détonateur.

«L'engin a été préparé de manière professionnelle et doté d'un circuit électrique relié à une carte de téléphone portable cachée dans l'imprimante», selon la police, pour qui la méthode est «caractéristique» des groupes terroristes comme Al-Qaïda.

Samedi, les services postaux américains ont dit avoir temporairement arrêté d'accepter des colis en provenance du Yémen.

Al-Qaïda au Yémen est une source d'inquiétude aux États-Unis depuis l'attentat raté à l'explosif contre un avion de ligne le jour de Noël 2009, mené par un Nigérian qui avait caché de la penthrite dans ses sous-vêtements.

Le 3 septembre, un avion-cargo de la compagnie UPS avait pris feu peu après avoir quitté l'aéroport de Dubaï. L'avion s'était écrasé, tuant les deux pilotes qui étaient à bord. L'enquête sur les causes de cet accident est toujours ouverte.

- Avec la collaboration d'AFP à Washington.