Le passage de Michelle Obama en Illinois cette semaine pour soutenir publiquement le candidat démocrate au Sénat américain, Alexi Giannoulias, était en soi un événement exceptionnel.

Mis à part un événement similaire au Wisconsin tenu quelques heures plus tôt, elle n'avait pas participé à une campagne électorale depuis l'élection de son mari à la présidence il y a deux ans.

Elle devra à nouveau s'y faire. Il s'agissait du début d'une tournée qui conduira la première dame du pays dans au moins six États américains d'ici le scrutin du 2 novembre.

C'est que Michelle Obama continue de jouir d'un taux de satisfaction exceptionnel aux États-Unis : 65% selon un sondage effectué pour le compte de CNN. Soit quelque 20 points de pourcentage de plus que son mari, aujourd'hui nettement moins adulé qu'en 2008 à pareille date.

«J'espère que les gens vont être suffisamment touchés par sa présence et ses déclarations et que cela leur donnera plus d'énergie pour soutenir le Parti démocrate», a dit Kennise Herring, psychologue de 56 ans.

Elle faisait partie des quelques centaines de personnes - en majorité des femmes - venues entendre Michelle Obama mercredi dernier au très sélect University Club de Chicago, club privé situé au centre-ville de la métropole du Midwest américain.

«Le président est actuellement controversé. Mais Michelle Obama n'est pas nécessairement associée au président. Les femmes la soutiennent, peu importe les circonstances. Alors je pense que, oui, cela va bénéficier aux démocrates», a renchéri une autre participante à l'événement, Donna Gregory, âgée de 40 ans.

Si ses efforts ne se traduisent pas nécessairement par des votes additionnels, ils contribueront sans aucun doute à renflouer les caisses des candidats et du parti. Car on paie cher lorsqu'on veut voir et entendre Michelle Obama, qui a récemment été qualifiée de femme la plus influente du monde par le magazine Forbes.

Ainsi, au Wisconsin et en Illinois, les billets les moins chers se vendaient 250$. Les invités les plus choyés - qui auront eu droit à une photo avec la femme du président en plus d'une réception privée - ont dû payer 30 400$.

Mais l'entrée de Michelle Obama dans la campagne n'est pas qu'une bonne nouvelle pour les démocrates. Car en politique américaine, quand les stratèges demandent à la première dame de descendre dans l'arène politique, c'est généralement la preuve que les choses ne vont pas très bien pour le président.