Plus de quatre mois après le début de la marée noire, la tragédie a toujours un impact sur le quotidien des habitants de la région du golfe du Mexique.

À Grand Isle, région touchée par la marée noire qui a débuté en mai, 9 des 15 plages sont toujours fermées au public. Ailleurs sur la côte, les employés des agences touristiques et des hôtels patrouillent les plages chaque matin pour y recueillir les boules de goudron qui s'échouent régulièrement sur la côte.

Une zone de plus de plus de 13 000 km2 a été rouverte pour la pêche commerciale dans le Golfe, jeudi dernier. «La consommation des poissons et des fruits de mer pêchés dans ces eaux est sécuritaire», a assuré Jane Lubchenco, administratrice de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).

Or, des experts remettent en cause les méthodes d'analyse employées par le gouvernement fédéral.

Gina Solomon, toxicologue à l'Université de la Californie et chercheuse pour le Groupe de défense des ressources naturelles, signale que le gouvernement fédéral a pris 12 échantillons de crevettes dans tout ce territoire, pour un total de 73 crevettes analysées.

«La NOAA a pris 12 échantillons dans un territoire grand comme l'État du Connecticut. Croyez-vous que le gouvernement a vraiment un tableau juste de la situation?» demande-t-elle dans un rapport publié récemment.

«En tant que scientifique, je me sentirais plus en sécurité si je savais que le gouvernement utilisait une stratégie d'échantillonnage robuste - sans doute plusieurs centaines de prélèvements - afin d'être complètement certain que si des crevettes contaminées étaient présentes dans le Golfe, elles seraient détectées.»

Hier, BP a annoncé que l'opération «bottom kill», qui consiste à colmater définitivement le puits par en dessous au niveau du gisement (à 4000 m sous le fond de la mer), serait reportée à la fin du mois de septembre, afin de donner le temps aux ingénieurs de prendre les précautions nécessaires.