En plein coeur d'un été de chaleurs caniculaires et de déceptions économiques, la nouvelle est arrivée comme un vent de fraîcheur: si la tendance se maintient, la ville de New York atteindra un nouveau record d'affluence touristique en 2010.

«Pensez-y bien, l'économie tourne au ralenti aux États-Unis et ailleurs dans le monde, et nous aurons une année touristique record», s'est réjoui le maire de New York, Michael Bloomberg, en présentant à la presse les nouveaux chiffres d'une industrie - la cinquième en importance de la ville - qui injecte 30 milliards US par année dans l'économie locale et emploie 300 000 personnes.

La Grosse Pomme a ainsi accueilli 23,5 millions de visiteurs au cours des six premiers mois de l'année, une augmentation de 8,75% par rapport à la même période en 2009. À la fin de l'année, elle devrait avoir reçu 47,5 millions de visiteurs, une projection qui représenterait une augmentation de 4,2% par rapport à 2009.

L'an dernier, le nombre de visiteurs à New York avait chuté pour la première fois depuis 2001.

Comment expliquer ce rebond touristique à une époque de morosité économique? La réponse dépend des interlocuteurs.

Le maire Bloomberg et son entourage aiment parler de la propreté et de la sécurité de New York, de même que de la popularité des nouvelles attractions new-yorkaises, dont la High Line, un parc suspendu dans le Meatpacking District, la zone piétonne de Times Square et le Brooklyn Bridge Park.

Ils mentionnent aussi le succès de plusieurs expositions artistiques, dont certaines ont reçu une excellente publicité à l'extérieur de New York.

«Un des plus grands défis en matière de tourisme est de convaincre les gens qui ont visité la ville il y a trois ou dix ans d'y revenir et de dépenser de nouveau», a déclaré Stu Loeser, porte-parole de la mairie de New York. «Le fait d'avoir toujours de nouvelles attractions nous permet de lutter contre la tendance des gens à dire qu'ils ont déjà vu ceci ou fait cela.»

Nouveaux hôtels

Quand on demande à un spécialiste du tourisme comme John Williams d'expliquer l'afflux des visiteurs à New York, il ne parle pas des nouvelles attractions, mais des nouveaux hôtels de la ville.

«Les hôtels poussent comme le blé à toutes les intersections», dit Williams, président de New York Guest, un grossiste de voyage. «Presque du jour au lendemain, le nombre de chambres offertes au public, aux entreprises et aux fournisseurs a augmenté de façon spectaculaire, ce qui a fait baisser les prix. Résultat: New York est devenu une ville abordable, et ce, même pour les Américains qui ne peuvent pas jouir d'un taux de change favorable par rapport au dollar.»

Selon les données officielles, le taux d'occupation des hôtels de New York pour les six premiers mois de 2010 a dépassé de 6,8% celui de la même période l'an passé. À la fin de 2009, ce taux s'élevait à 81,5%.

Les hôtels ont par ailleurs vendu un million de nuitées de plus cette année qu'au cours de la même période en 2009.

Le Canada, deuxième marché touristique de New York à l'extérieur des États-Unis (après la Grande-Bretagne), a fait sa part pour relancer cette industrie dans la Grosse Pomme. La force relative du dollar canadien n'y est pas pour rien, selon George Fertitta, président de NYC & Company, organisme destiné à promouvoir le tourisme à New York.

«Les visiteurs canadiens ont pu profiter récemment de la force du dollar canadien, ce qui signifie qu'ils peuvent voir plus et faire plus dans chacun des cinq arrondissements», a-t-il dit.

En 2009, la ville de New York a accueilli 880 000 touristes canadiens.