Avant les bombardements de 2006, le Liban n'avait toujours pas fini de nettoyer son territoire des sous-munitions et des mines laissées par 15 ans de guerre civile.

Le Sud, qu'Israël a occupé de 1978 à 2000, compterait toujours 375 000 mines.

Après le conflit de 2006, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) a reçu l'ordre de s'occuper en priorité du déminage de la «ligne bleue», une délimitation tracée par les Nations unies entre le Liban et Israël.

 

Des civils vivent toujours dans cette zone, mais la décision de procéder à ce nettoyage est d'abord politique, estime Marc Bonnet, directeur de programme de la UNMACC, l'entité de la FINUL responsable des actions contre les mines. «Ce n'était pas une priorité avant 2006, explique-t-il. Mais le contexte politique a changé.»

Après des années de pression, la FINUL a obtenu l'an dernier de l'armée israélienne un plan de localisation des mines. On l'a accueilli avec soulagement, mais il est loin d'être parfait.

«Les cartes sont très utiles, mais elles sont très vieilles, note M. Bonnet. Elles datent des années 70. Le terrain a bougé, les bulldozers israéliens y ont maintes fois passé, retournant la terre sur leur passage.»

Pour l'instant, des contingents de cinq pays se concentrent sur le déminage de couloirs d'environ 2 m de largeur. Ils les marquent ensuite d'une grande structure bleue. La FINUL se donne comme objectif de déminer la totalité de la ligne bleue d'ici au mois de mars 2012. Aucune date n'est avancée pour le déminage complet de la région.

Les victimes le long de la ligne bleue sont rarement des civils, bien au courant des dangers, note le Lieutenant-colonel Dehai Hu, responsable d'une équipe de déminage. Mais le travail comporte des risques. En novembre dernier, un militaire français a été blessé dans l'explosion d'une mine.