L'éruption en cours en Islande depuis un mois pourrait mener au réveil d'un volcan voisin plus puissant, le Katla, qui a une sinistre réputation auprès de la population locale.

Selon le géophysicien Magnus Tumi Gudmundsson, la possibilité d'un tel enchaînement, plusieurs fois évoqué par les médias internationaux, est réelle, mais demeure totalement hypothétique.

 

«Rien ne nous indique que le Katla se prépare à entrer en éruption», note le spécialiste.

Ce volcan, dit-il, est plus actif que son plus petit voisin puisqu'il entre normalement en éruption tous les 50 ans, alors que la dernière éruption de l'Eyjafjöll remontait à près de 200 ans. Sa possible entrée en action ne serait pas nécessairement préoccupante hors de l'Islande puisqu'il est possible que le nuage de cendres libéré soit considérablement moins important que celui observé à l'heure actuelle.

La situation serait tout autre pour les Islandais vivant au pied du Katla puisque la zone a été fortement touchée par la dernière éruption survenue en 1918. La fonte du glacier surplombant le volcan a créé un puissant torrent chargé de blocs de glace et de rejets volcaniques vers la côte, rasant tout sur son passage.

Le souvenir de ces journées tragiques est bien présent chez les résidants les plus âgés, qui parlent souvent du volcan au féminin comme s'il s'agissait d'une femme.

Cette pratique, au dire d'une équipe de sociologues islandais qui a étudié la région, s'inspire d'un conte moyenâgeux mettant en scène une vieille femme nommée Katla.

L'acariâtre femme, qui dispose de pantalons magiques lui permettant de courir sans se fatiguer, tue dans un élan de rage un assistant qui s'était avisé de les lui emprunter sans son autorisation. Elle cache le corps de sa victime dans un baril, mais finit par décider de s'enfuir en voyant qu'elle risque bientôt d'être découverte.

La légende veut qu'elle se soit alors engouffrée dans le volcan, d'où elle continuerait depuis de manifester sa colère, ce qui explique pourquoi certains résidants parlent du «retour de Katla» lorsqu'ils évoquent ses éruptions.

Jona Elinardottir, Islandaise qui a vécu toute son enfance près du village de Vik, non loin du volcan, souligne que personne ne croit vraiment qu'il s'agit d'une femme.