La presse étrangère se montre beaucoup plus disserte que les médias autrichiens sur la vie secrète de Jörg Haider, multipliant les hypothèses psychologiques aventureuses pour lier pensée politique d'extrême droite et homosexualité.

«En découvrant la double vie de Jörg Haider, je n'ai bien sûr pas pu m'empêcher de penser aux Damnés de (Luchino) Visconti et à sa scène d'orgie homosexuelle en uniforme nazi. Mais chut! La question du lien éventuel entre coloration politique et préférences sexuelles est tellement délicate qu'on ose à peine l'effleurer mentalement», soulignait la semaine dernière Anna Lietti, journaliste du quotidien suisse Le Temps.

 

Elle évoque, dans son article, les écrits d'un blogueur américain, Andrew Sullivan, du magazine The Atlantic, qui explore l'idée. Le journaliste, qui se décrit comme un «gai conservateur» fier de l'être, affirme que les homosexuels refusant d'assumer ouvertement leur orientation sexuelle sont amenés «à adopter des politiques d'extrême droite en raison d'un mécanisme psychologique qui les pousse à nier leur propre réalité».

Les gais conservateurs, dit-il, ont tout à fait droit d'exister sur le spectre politique. «Mais nos arguments politiques doivent venir de convictions philosophiques honnêtes et ouvertes et non d'un profond refus psychologique de notre propre nature», conclut M. Sullivan.