(Genève) Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a accepté mardi d’accorder son assistance au gouvernement haïtien dans sa lutte pour mettre fin à la violence qui ravage le pays.

Le Conseil a demandé au bureau des droits de l’homme de fournir à Haïti « une assistance technique et un soutien pour le renforcement des capacités dans la promotion et la protection des droits de l’homme », tout comme de nommer un expert pour surveiller la situation.

Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques, est en proie à une crise politique et économique depuis l’assassinat du président Jovenel Moise en juillet 2021 et les gangs contrôlent désormais plus de la moitié du pays.

« La barbarie des gangs a atteint un point culminant », a déclaré au Conseil l’ambassadeur d’Haïti Justin Viard, assurant qu’ils « enlèvent, exécutent et brûlent vifs des personnes âgées, des enfants, des femmes enceintes ».

« Haïti est confronté à l’une des pires situations de pauvreté et de terreur au monde », a déclaré l’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont.

Le bureau des droits de l’homme de l’ONU a averti le mois dernier que la violence semblait devenir incontrôlable, avec plus de 530 personnes tuées par des gangs en Haïti depuis le début de l’année.

Les prix des denrées alimentaires ont grimpé en flèche et la moitié de la population n’a pas assez à manger, selon la même source.

En octobre, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a relayé un appel à l’aide du premier ministre Ariel Henry et a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’envoyer une force internationale en Haïti. Malgré les déclarations de soutien de certaines capitales à une telle mission, la proposition n’a pas encore avancé.

La résolution de mardi, qui a été adoptée sans vote, a demandé au bureau des droits de l’homme de nommer rapidement un expert pour surveiller la situation des droits en Haïti, en accordant une attention particulière aux femmes, aux enfants et à la traite des êtres humains.

La résolution a également ordonné au chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, de présenter un rapport périodique sur la situation en septembre et un rapport complet en mars prochain.