(Port-au-Prince) Les autorités haïtiennes ont annoncé le report d’un mois de la rentrée des classes sur fond d’une crise économique qui a fait flamber les prix, notamment des fournitures scolaires, et d’une pénurie de carburant.

« Le ministère de l’Éducation nationale porte à la connaissance du public que la rentrée des classes pour l’année académique 2022-2023 est désormais fixée au lundi 3 octobre 2022 », au lieu du 5 septembre, indique un communiqué publié vendredi.

Le texte ne donne aucune raison à ce report, mais le ministère y affirme qu’un nouveau calendrier scolaire sera rendu public et que le nombre de jours de classe règlementaires sera respecté.

Contacté par l’AFP, le ministère n’était pas joignable dans l’immédiat.

De nombreux Haïtiens se demandaient ces dernières semaines si la rentrée pourrait avoir lieu à la date prévue en raison de l’insécurité, de l’inflation et de la pénurie de carburant, qui complique les déplacements.

Au mois de juillet 2022, le taux d’inflation a atteint 29 %, selon les données de l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI). En conséquence, les prix des produits de première nécessité ne cessent de grimper, tout comme ceux des fournitures scolaires.

Si la décision du ministère de l’Éducation était attendue par beaucoup, le coordonnateur de l’Union nationale des normaliens et éducateurs d’Haïti, Kenson Délice, a déploré que les autorités n’aient pas annoncé de mesures pour permettre une rentrée des classes dans de meilleures conditions d’ici un mois.

« Le gouvernement se contente d’annoncer le report de la rentrée des classes sans dire ce qu’il entend faire pour soulager la misère de la population, résoudre le problème de l’insécurité et rendre disponible le carburant », a-t-il dénoncé.

Haïti est également englué dans une crise politique depuis plusieurs années et l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021 a profondément aggravé la situation. Les gangs jouissent en outre d’une large impunité et les violences se sont multipliées ces dernières années.