(Nations unies) Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi une résolution des États-Unis et du Mexique demandant aux États membres de l’Organisation d’interdire le transfert d’armes légères aux gangs sévissant en Haïti, sans aller jusqu’à décider d’un embargo comme l’a réclamé la Chine.

La résolution a été adoptée à l’unanimité.  

Le texte « appelle les États membres à interdire le transfert d’armes légères et de petit calibre et de munitions à des acteurs non étatiques engagés dans ou soutenant la violence des gangs, des activités criminelles ou des violations des droits humains en Haïti ».

La résolution prévoit aussi que le Conseil de sécurité de l’ONU puisse prendre des sanctions individuelles (gels d’avoirs, interdiction de voyages) contre des chefs de gangs dans les 90 jours après l’adoption de la résolution.

Si Haïti reste sous pression pour engager un processus politique conduisant sans tarder à des élections présidentielles et législatives, une mention voulue par Pékin de demander au chef de l’ONU d’étudier avec des pays d’Amérique latine l’envoi d’une force de police régionale pour épauler les forces de sécurité haïtienne ne figure pas dans le texte adopté.

La résolution se limite à demander au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, d’étudier avec des pays de la région « les options possibles » pour renforcer la sécurité en Haïti, avec un rapport à remettre le 15 octobre prochain. Par ailleurs, elle « exige la cessation immédiate de la violence des gangs et des activités criminelles ».

Au moins 89 personnes ont été tuées en une semaine dans des affrontements entre gangs à Port-au-Prince, où les prix s’envolent et les carences de carburant s’aggravent toujours davantage, menaçant l’aide humanitaire cruciale pour les habitants.

Le texte adopté par le Conseil de sécurité renouvelle enfin le mandat de la mission politique de l’ONU en Haïti, appelée Binuh, jusqu’au 15 juillet 2023, en renforçant un peu ses effectifs pour mieux venir en aide aux autorités.