(Port-au-Prince) Plusieurs policiers haïtiens ont été tués vendredi à Port-au-Prince au cours d’une opération menée contre les gangs qui contrôlent plusieurs quartiers pauvres de la capitale, a déploré le président.  

« Aujourd’hui 12 mars, il s’est passé quelque chose de grave dans Port-au-Prince. La police lutte avec ses maigres moyens pour mettre la population en sécurité, pour la libérer des griffes des bandits. Malheureusement, nous avons nos frères policiers, mes petits frères, qui sont tombés dans cette opération », a déclaré vendredi Jovenel Moïse, au début d’une allocution qui avait été annoncée depuis la veille.

Des rafales de tirs d’armes automatiques ont résonné toute la matinée dans le quartier de Village de Dieu situé au cœur de la capitale haïtienne.  

Dans une vidéo, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, les corps sans vie de deux policiers d’unités spécialisées sont traînés au sol et frappés par des individus non identifiés.

Selon les images mises en circulation par les bandes armées, plusieurs véhicules endommagés de la police nationale haïtienne (PNH), dont un camion blindé, ont été abandonnés dans le quartier pauvre.

Des armes automatiques de gros calibre et des équipements de sécurité de la PNH auraient également été récupérés par les criminels.

Dans son allocution diffusée en direct sur les réseaux sociaux, le président haïtien n’a pas précisé le nombre de policiers tués ou blessés durant l’opération.  

Contacté par l’AFP, le porte-parole de la PNH n’était pas encore en mesure de donner un bilan des affrontements qui ont eu lieu dans la matinée.  

La mainmise des gangs sur le territoire haïtien s’est considérablement accrue ces dernières années.  

Ces réseaux criminels ont le contrôle total de plusieurs quartiers pauvres et densément peuplés de la capitale, des zones de non-droit qu’ils utilisent comme lieu de détention des personnes qu’ils séquestrent.

Depuis l’automne, Haïti enregistre une recrudescence des enlèvements contre rançon qui touchent indistinctement les habitants les plus riches, et la majorité vivant sous le seuil de pauvreté.