(La Havane) Le président cubain Miguel Diaz-Canel a assuré vendredi que ses partisans sont « prêts à défendre la révolution » face à la manifestation prévue par l’opposition lundi prochain pour demander la libération des prisonniers politiques.

Face à « une stratégie de l’empire (les États-Unis, NDLR) pour tenter de détruire la révolution », « nous sommes sereins, sûrs de nous, mais attentifs et vigilants, et nous sommes aussi prêts à défendre la révolution, pour affronter toute action d’ingérence contre notre pays », a déclaré le président lors d’une allocution télévisée.

« Nous sommes une révolution ouverte au dialogue, au débat », a-t-il ajouté, « mais nous sommes une société fermée à la pression, au chantage et aux ingérences étrangères ».

Depuis des semaines, l’opposition a annoncé son intention de manifester à la Havane et six provinces du pays pour réclamer la libération des prisonniers politiques.

Elle a maintenu son appel à défiler lundi prochain malgré l’interdiction des autorités communistes, qui accusent les organisateurs d’être payés par les États-Unis pour tenter de renverser le régime.

Ce bras de fer inédit survient dans un contexte de profonde crise économique et quatre mois après les manifestations historiques du 11 juillet qui avaient vu des milliers de Cubains descendre dans la rue aux cris de « Liberté » ou « On a faim ».

Ces rassemblements se sont soldés par un mort, des dizaines de blessées et l’arrestation de 1175 personnes, dont 612 sont toujours emprisonnées, selon l’ONG de défense des droits humains Cubalex.

Jeudi, Yunior Garcia, dramaturge de 39 ans et principal organisateur de la manifestation, a annoncé son intention de défiler seul dimanche sur une avenue de La Havane, au lieu de lundi comme prévoyait l’appel à manifester, pour éviter toute violence. Vendredi, il a dénoncé avoir été menacé par les forces de l’ordre d’être arrêté s’il mène ce projet à bien.