(Washington) Une coalition de 20 pays menée par les États-Unis a diffusé un appel lundi pour demander à Cuba de respecter les droits de l'homme et de libérer les personnes détenues à la suite de manifestations sans précédent sur l’île communiste.

Les signataires appellent la Havane à « respecter les droits légalement garantis, et les libertés du peuple cubain », et à « libérer ceux détenus pour avoir exercé leurs droits lors de manifestations pacifiques ».

« Nous exhortons le gouvernement cubain à entendre les voix et les demandes du peuple cubain », souligne le communiqué commun, appelant également à la fin des restrictions sur l’usage de l’internet.

« La communauté internationale ne faiblira pas dans son soutien au peuple cubain et à tous ceux qui luttent pour les libertés fondamentales que tout le monde mérite », précise le communiqué, signé notamment par le secrétaire d’État Antony Blinken.

Le Brésil, la Colombie, et l’Équateur figurent parmi les États conservateurs d’Amérique latine à s’être joints à l’appel, tandis que la Corée du Sud, alliée des États-Unis, représente le seul État asiatique de la liste.

En Europe, l’Autriche, la Pologne, et la Grèce sont également parmi les États signataires.

Le Canada parmi les non-signataires

Sont absents en revanche d’autres alliés proches des États-Unis comme le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Espagne, ou encore le Canada et le Japon, malgré leur forte volonté de travailler étroitement avec Joe Biden, après des années d’intenses turbulences sous Donald Trump.

L’actuel président américain a élevé le rassemblement des alliés américains en priorité, mais les États-Unis ont historiquement été isolés sur leur position envers le régime de la Havane. Les Nations unies ont ainsi été le théâtre de plus d’un vote critiquant l’embargo américain sur Cuba, remontant à près de 50 ans.

La semaine dernière, l’administration Biden a imposé des sanctions contre le ministre de la Défense cubain et a affirmé chercher le moyen de rétablir l’accès à internet sur l’île, ainsi que le moyen de permettre aux Cubains-Américains d’envoyer de l’argent à leurs proches, sans que le gouvernement cubain n’y prenne sa part.

Des manifestations sans précédent se sont déroulées à Cuba le 11 juillet, le pays traversant sa pire crise économique depuis des années, en partie à cause de mesures strictes pour limiter la propagation de la COVID-19. A l’issue de ces rassemblements, qui ont fait un mort et des dizaines de blessés, une centaine de personnes ont été arrêtées, selon diverses organisations de l’opposition.