(La Havane) Cuba a qualifié jeudi d’« immorale » et « perverse » la décision des États-Unis d’ajouter l’île à leur liste noire de pays qui n’en font pas suffisamment pour combattre les trafics d’êtres humains.  

« Nous dénonçons cette accusation immorale, mensongère et perverse », a écrit le président cubain Miguel Diaz-Canel sur Twitter.  

Sur le même réseau social, le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez a rejeté la « qualification arbitraire et unilatérale des États-Unis qui placent Cuba dans la pire catégorie de son rapport sur la traite des êtres humains ».  

M. Rodriguez a souligné que Washington « n’a pas l’autorité morale pour évaluer ou noter les pays » et que l’inscription de Cuba sur cette liste noire « est une autre calomnie pour justifier de nouvelles mesures d’hostilité ».  

Dans un rapport annuel, le département d’État américain accuse Cuba de trafic par le biais de son programme d’envoi de médecins à l’étranger. L’Arabie saoudite, alliés des États-Unis, est également pointée du doigt pour des violations concernant les travailleurs étrangers.

Cette mise à l’index signifie que les États-Unis peuvent prendre des mesures contre les pays visés.  

Les États-Unis, qui appliquent un blocus économique contre Cuba depuis 1962, ont renforcé leurs sanctions contre l’île depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, après le rapprochement historique opéré par son prédécesseur Barack Obama.

Washington reproche notamment à Cuba de soutenir le président vénézuélien Nicolas Maduro, principal allié de La Havane.  

L’envoi par Cuba de médecins à l’étranger est une tradition de longue date, mais aussi sa principale source de revenus (évalués à quelque 11 milliards de dollars par an), devant le tourisme et les envois d’argent par les Cubains émigrés à leurs familles.

Fin 2018, plus de 34 000 médecins et personnels paramédicaux cubains exerçaient dans 66 pays.