(Port-Au-Prince) Les médias en Haïti demandent de nouveau à la police de protéger leurs journalistes et de leur permettre de travailler, après l’assassinat d’un reporter radio lundi soir.

Rospide Pétion a été abattu par un homme armé non identifié alors qu’il rentrait chez lui dans un véhicule appartenant à Radio Sans Fin. Le journaliste, âgé de 45 ans, venait de terminer une émission dans laquelle il parlait d’allégations de corruption contre le gouvernement du président Jovenel Moïse.

« Les temps sont difficiles pour les journalistes et les médias », a écrit sur Twitter le rédacteur en chef du journal Le Nouvelliste, Frantz Duval, mardi.

Le président Moïse a affirmé que le meurtre était un « acte odieux » qui pesait lourdement sur la presse haïtienne.

« Je condamne avec véhémence ce crime crapuleux », a-t-il déclaré sur Twitter.

Rospide Pétion était marié et avait trois enfants.

La fusillade a eu lieu alors que les manifestations se multiplient pour réclamer la démission du président. Les manifestations ont parfois tourné à la violence et plusieurs journalistes ont été agressés. Des manifestants ont accusé certains médias d’être favorables au gouvernement.

Dimanche, un photographe du Nouvelliste a été blessé par une balle en caoutchouc et des manifestants ont tenté d’attaquer un vidéaste de la Radio Télévision nationale d’Haïti. Lundi, des journalistes de Radio Télé Ginen ont été attaqués avec des pierres et plusieurs de leurs véhicules ont été saccagés par des manifestants.

Les médias haïtiens ont appelé la population à cesser d’attaquer les journalistes.

« La presse est pour tout le monde. Pour informer tout le monde. Dans toutes sortes de situations », ont-ils déclaré dans un communiqué, ajoutant que chacun était libre de suivre les médias de son choix.