Les violences ont repris de plus belle, mardi, en Haïti, pour une troisième journée de manifestation contre le gouvernement.

Un journaliste de l'Associated Press a vu un homme qui a été tué d'une balle dans la tête près du Palais national, à Port-au-Prince. Difficile de savoir qui avait tiré.

Les écoles, les entreprises et les bureaux du gouvernement sont restés fermés et des manifestations dispersées ont été signalées à travers le pays.

Dieufete Lebon, un chauffeur de moto-taxi âgé de 35 ans, dit avoir vu beaucoup de crises dans son pays, mais celle-ci est la pire, selon lui.

Au moins huit personnes ont perdu la vie dans des affrontements entre manifestants et policiers depuis le début des manifestations, dimanche. Parmi les morts se trouve un policier, qui a été abattu et brûlé à mort par une organisation criminelle, lundi.

Trois personnes ont également été blessées, dont une Française de 29 ans et un touriste américano-haïtien. Ils ont été blessés lorsqu'un groupe d'hommes armés a ouvert le feu sur une navette de l'aéroport qui avait refusé de s'immobiliser.

«Où cela nous mène-t-il ?», s'est demandé M. Lebon, qui estime que le président Jovenel Moïse devrait se retirer si la situation ne s'améliore pas.

«Si demain le pays reste paralysé, le peuple haïtien va perdre patience.»

Valdo Cene, âgé de 24 ans, en a assez de cette crise. Il a déclaré ne pas pouvoir travailler depuis deux jours et s'est dit mécontent que les banques soient restées fermées.

«J'ai un enfant qui est malade», a-t-il confié. «Notre pays est incapable de fonctionner de la manière dont il fonctionne. Les citoyens souffrent.»

Les manifestants exigent que le président démissionne pour ne pas avoir enquêté sur des allégations de corruption touchant le gouvernement précédent, à propos d'un programme énergétique subventionné du Venezuela, Petrocaribe.