Oxfam GB va devoir faire des millions de livres d'économies et réduire ses programmes, a indiqué samedi l'ONG, dont de nombreux donateurs ont déserté après le scandale provoqué par les révélations d'abus sexuels commis par certains de ses employés en 2010 en Haïti.

« En raison du comportement révoltant de certains de nos anciens employés en Haïti et des erreurs dans notre façon de traiter cette affaire, nous avons maintenant moins d'argent pour fournir de l'eau potable, de la nourriture et d'autres formes de soutien aux personnes qui en ont besoin », a commenté une porte-parole d'Oxfam GB dans un communiqué.

L'ONG, qui fait partie de la confédération Oxfam International qui regroupe une vingtaine d'organisations, doit faire 16 millions de livres (plus de 28 millions de dollars canadiens) d'économies, a-t-elle indiqué à l'AFP, confirmant une information du quotidien The Guardian.

Pour ce faire, Oxfam compte tailler dans les postes au siège et les « fonctions de soutien », « afin que nous puissions continuer la majeure partie de notre travail sur le terrain ».

« Nous sommes immensément reconnaissants envers tous ceux - dont neuf de nos donateurs réguliers sur dix - qui ont continué à nous soutenir pendant cette période difficile », a ajouté cette porte-parole.

L'ONG Oxfam-GB a été éclaboussée par un scandale révélé par la presse britannique en février, sur des abus sexuels commis par des membres de sa mission humanitaire déployée en Haïti après le séisme de 2010.

Oxfam avait mené une enquête interne en 2011, à la suite de laquelle sept de ses employés en Haïti avaient quitté l'ONG, dont quatre licenciés pour « faute grave ».

Mais le compte-rendu de cette enquête n'a été rendu public qu'en février, à la suite des révélations de la presse britannique.

Le directeur général d'Oxfam GB, Mark Goldring, a annoncé en mai sa démission, pour offrir un nouveau départ à l'ONG qui doit reconstruire sa réputation.

Mercredi, Haïti a annoncé avoir retiré son agrément d'ONG à Oxfam GB, « pour violation de la législation haïtienne et pour atteinte grave au principe de l'éminente dignité de la personne humaine ».