Signe d'une « hausse de l'islamophobie » pour le président turc, rappel « douloureux » de la tuerie d'Utoya pour la première ministre norvégienne : les condamnations se sont multipliées vendredi après l'attaque de deux mosquées à Christchurch en Nouvelle-Zélande qui a fait 49 morts.

Canada

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a réagi à la tragédie tôt vendredi.

« Attaquer les gens pendant leur prière est horrifiant, et le Canada condamne vigoureusement les fusillades survenues aujourd'hui en Nouvelle-Zélande. Nos coeurs vont aux victimes et à leurs familles, et nous partageons le deuil des Néo-Zélandais et des musulmans du monde entier », a-t-il écrit sur Twitter.

Le chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, a écrit sur Twitter que la liberté avait été attaquée vendredi en Nouvelle-Zélande et que tous devraient pouvoir pratiquer leur religion librement et sans peur.

Le chef néo-démocrate a écrit avoir eu le « coeur brisé » en apprenant la nouvelle.

« Mon coeur va aux familles des personnes tuées et à tous ceux qui ont été touchés par cet acte de terreur. L'islamophobie tue, et n'a sa place nulle part dans le monde », a publié Jagmeet Singh sur Twitter.

États-Unis

Le président américain Donald Trump a condamné « l'horrible massacre dans des mosquées » en Nouvelle-Zélande, dénonçant la mort « insensée » de 49 « innocents ».

« Mes plus sincères condoléances et mes meilleures pensées vont au peuple de Nouvelle-Zélande après l'horrible massacre dans des mosquées. 49 personnes sont mortes de manière si insensée, avec tant d'autres gravement blessées », a-t-il écrit sur Twitter. « Les États-Unis sont aux côtés de la Nouvelle-Zélande. »

La Maison-Blanche, par la voix de sa porte-parole Sarah Sanders, a également « fermement condamné » un « acte de haine brutal », et assuré sa « solidarité avec le peuple de Nouvelle-Zélande et leur gouvernement », dans un communiqué.

Vatican

Le pape François s'est déclaré « très attristé » par les « actes de violence insensés » contre deux mosquées, exprimant sa « solidarité » avec la communauté musulmane du pays.

« Le pape François est très attristé de prendre connaissance de blessés et de morts provoqués par des actes de violence insensés contre deux mosquées à Christchurch, et il assure à tous les Néo-Zélandais, et en particulier à la communauté musulmane, sa solidarité sincère face à ces attaques », selon un télégramme signé par le numéro deux du Vatican, le cardinal Pietro Parolin.  

« Sa Sainteté prie pour le rétablissement des blessés, la consolation de ceux qui pleurent la disparition d'êtres chers, et pour tous ceux affectés par cette tragédie », ajoute le texte.

Québec

Le premier ministre du Québec, François Legault, a écrit que ses pensées accompagnaient les proches des victimes de l'attaque des mosquées.

Au Centre culturel islamique de Québec, où une fusillade du genre a fait 6 morts et 8 blessés le 29 janvier 2017, l'ancien président Mohamed Labidi a affirmé que l'actuel état d'esprit de sa communauté était le même qu'au lendemain de la fusillade d'il y a deux ans.

Le chef par intérim du Parti libéral, Pierre Arcand, a lui aussi indiqué qu'il gardait les Néo-Zélandais dans ses pensées. « Continuons de dénoncer ces actes de violence insensés », ajoute-t-il.

« De tout coeur avec la Nouvelle-Zélande », écrit de son côté le chef intérimaire du Parti québécois, Pascal Bérubé.

Manon Massé, de Québec solidaire, parle quant à elle de « consternation » et d'« horreur ».

« Mes pensées vont aux gens de la Nouvelle-Zélande, aux familles touchées, aux communautés musulmanes, en particulier à nos ami-es de Québec qui voient leurs plaies rouvertes aujourd'hui. Ces actes de terrorisme ne nous diviseront pas », écrit-elle.

Israël

« Israël pleure le meurtre insensé d'innocents fidèles à Christchurch et condamne cet acte terroriste » (premier ministre Benyamin Nétanyahou sur Twitter).

Inde 

Le premier ministre Narendra Modi a, dans une lettre à Jacinda Ardren, « souligné la ferme condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et ses manifestations, et de tous ceux qui soutiennent de tels actes de violence »

Iran 

« L'hypocrisie occidentale qui défend la diabolisation des musulmans sous (le prétexte) de "la liberté d'expression" DOIT s'arrêter », a réagi le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif sur Twitter.

Le grand imam d'Al-Azhar 

« Ces attaques terroristes contre des lieux de prière doivent nous inciter à ne pas être tolérants avec les courants et les groupes racistes qui commettent ce genre d'actions abjectes », a dit Cheikh Ahmed al-Tayeb, le grand imam de l'institution de l'islam sunnite Al-Azhar du Caire.

Pays du Golfe

L'Arabie saoudite et le Qatar, rivaux régionaux, ont tous deux dénoncé cette attaque qualifiée de « terroriste » par les autorités néo-zélandaises, la pire contre des musulmans dans un pays occidental.  

L'Arabie saoudite, qui abrite les lieux les plus saints de l'islam, a condamné « avec force la tuerie dans les deux mosquées » dans la ville de Christchurch, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Riyad a confirmé qu'un ressortissant saoudien avait été légèrement blessé lors des attaques.  

Les Émirats arabes unis et Bahreïn, principaux alliés de Riyad dans sa guerre diplomatique menée contre le Qatar voisin, ont également condamné les attaques, tout comme le Koweït et Oman.

Abou Dhabi a condamné le « meurtre de personnes innocentes » et dit être « totalement solidaire avec la Nouvelle-Zélande, un État ami, pour combattre l'extrémisme et le terrorisme et sauvegarder la sécurité de ses citoyens et de tous ses résidents ».  

Bahreïn a présenté ses condoléances aux familles des victimes de l'attaque « contraire à tout principe religieux, et toute valeur morale et humaine ».

L'émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad al-Thani a de son côté condamné l'attaque et affirmé rejeter « le terrorisme, l'extrémisme, quel que soit le motif ou les raisons » dans un tweet.

Depuis juin 2017, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar et lui ont imposé un embargo.

Ils l'accusent de soutenir des groupes islamistes radicaux, ce que Doha dément.

Italie

Le premier ministre italien, Giuseppe Conte, a transmis ses condoléances aux victimes, soulignant que celles-ci « ont été touchées alors qu'elles se trouvaient dans un lieu de prière. Toute forme d'intolérance, de haine et de violence est inacceptable ».

Allemagne

La chancelière allemande Angela Merkel a envoyé un télégramme à la première ministre de la Nouvelle-Zélande pour lui offrir ses sympathies.

« Il s'agit d'une attaque perfide sur des fidèles et sur leur lieu de prière, a-t-elle déclaré vendredi. L'attaque contre des citoyens musulmans est également une attaque contre la démocratie de la Nouvelle-Zélande et sa société ouverte et tolérante. Nous partageons ces valeurs et par conséquent, l'horreur des Néo-Zélandais. »

Pakistan

Le premier ministre du Pakistan, Imran Khan, a ajouté que cette islamophobie a culminé depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, car la communauté musulmane est désormais pointée du doigt pour tout acte terroriste commis par un musulman.

Turquie 

« Je condamne fermement l'attentat terroriste commis contre des musulmans qui étaient en train de prier en Nouvelle-Zélande et je maudis ceux qui l'ont commis », a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan dans un communiqué publié sur Twitter. Il a estimé que cette attaque était « un nouvel exemple de la hausse du racisme et de l'islamophobie ».

« Avec cet attentat, l'hostilité envers l'islam [...] a franchi les limites du harcèlement individuel pour atteindre le niveau d'une tuerie de masse », a-t-il aussi déclaré lors d'une allocution à Istanbul. « Il apparait clairement que la vision portée par le tueur [...] est en train de gagner du terrain en Occident comme un cancer ».

Union européenne

« Cet acte de violence insensé contre des innocents sur leur lieu de prière ne peut pas être plus contraire aux valeurs et à la culture de paix et d'unité que l'Union européenne partage avec la Nouvelle-Zélande », a déclaré le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker dans un communiqué.

OTAN

« L'OTAN se tient aux côtés de notre ami et partenaire, la Nouvelle-Zélande, pour la défense de nos sociétés ouvertes et valeurs partagées », a tweeté le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg.

Norvège 

La première ministre norvégienne Erna Solberg a appelé à lutter contre « toutes les formes d'extrémisme », après cette attaque qui rappelle selon elle les attentats perpétrés en 2011 par l'extrémiste de droite norvégien Anders Behring Breivik.

« C'est évidemment extrêmement triste. Ça évoque des liens douloureux avec notre propre expérience le 22 juillet, le moment le plus difficile de l'après-guerre en Norvège », a-t-elle déclaré à la chaîne TV2.

Le 22 juillet 2011, Anders Behring Breivik avait tué 77 personnes en faisant exploser une bombe contre le siège du gouvernement à Oslo puis en ouvrant le feu sur un rassemblement de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utoya.

Russie 

« J'espère que tous ceux qui sont impliqués dans ce crime seront dûment punis », a déclaré le président russe Vladimir Poutine dans un télégramme à la première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, selon le service de presse du Kremlin.

« Une attaque contre des personnes paisibles réunies pour la prière choque par sa cruauté et son cynisme », a-t-il dit.

France 

« Toutes nos pensées pour les victimes des crimes odieux contre les mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande et pour leurs proches. La France se dresse contre toute forme d'extrémisme et agit avec ses partenaires contre le terrorisme dans le monde », a réagi le président français Emmanuel Macron sur Twitter.

Allemagne 

« Je partage le deuil des Néo-Zélandais pour leurs concitoyens attaqués et tués par haine raciste alors qu'ils priaient pacifiquement dans leurs mosquées », a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel dans un tweet publié par son porte-parole.  

Royaume-Uni

« Au nom du Royaume-Uni, mes plus sincères condoléances aux Néo-Zélandais après l'effroyable attaque terroriste à Christchurch. Mes pensées vont à tous ceux qui sont touchés par cet acte de violence ignoble », a indiqué la première ministre britannique Theresa May dans un tweet de Downing Street.

La reine Élisabeth II, cheffe d'État de Nouvelle-Zélande, s'est dite « profondément attristée par l'attaque effroyable ». « Le Prince Philip et moi-même envoyons nos condoléances aux familles et aux amis des personnes qui ont perdu la vie ».

Indonésie

« Nous condamnons fermement ce type d'actes violents », a déclaré le président indonésien Joko Widodo à la presse. « Le gouvernement d'Indonésie et moi-même transmettons nos sincères condoléances aux victimes ».

Malaisie

« J'espère que le gouvernement de Nouvelle-Zélande arrêtera ces terroristes et fera le nécessaire du point de vue du droit. Le gouvernement fera tout son possible pour s'assurer que les Malaisiens là-bas sont en sécurité. Nos pensées et prières vont aux victimes et familles de cette fusillade » (premier ministre Mahatir Mohamad sur Facebook).

- Avec Associated Press