Au moins 58 personnes de plus ont péri dans le nord-est de l'Inde après avoir bu de l'alcool frelaté, portant le bilan de cette affaire d'empoisonnement massif à au moins 156 morts, a annoncé la police dimanche.

Au moins 200 victimes étaient toujours hospitalisées dans les districts de Golaghat et Jorhat, dans l'État de l'Assam. Le drame survient moins de deux semaines après la mort d'une centaine de personnes dans le nord du pays dans des circonstances identiques.

« Un total de 85 personnes sont mortes dans le district de Golaghat » en raison de la consommation d'alcool frelaté, a déclaré à l'AFP Dhiren Hazarika, un responsable de la police de la région la plus affectée.

« Une centaine d'autres personnes sont sous traitement dans le district. L'arrivée massive de nouveaux patients ne s'est ralentie que cet après-midi », a-t-il ajouté.

Samir Sinha, secrétaire à la Santé de l'État de l'Assam, a indiqué à l'AFP que dimanche 71 décès avaient été enregistrés dans le district voisin de Jorhat.  

Il a précisé que « 131 personnes, dont 13 dans un état critique, reçoivent des soins dans les hôpitaux [du district] de Jorhat ».

« Dix personnes ont été arrêtées. Nous avons envoyé des échantillons du breuvage à un laboratoire médico-légal et nous attendons leur rapport », a déclaré à l'AFP Mukesh Agarwala, haut responsable de la police.  

Les victimes ont commencé à tomber malades jeudi soir après avoir consommé de l'alcool produit clandestinement.

La plupart des personnes intoxiquées, parmi lesquelles de nombreuses femmes, travaillaient dans des plantations de thé de la région.

Selon des médecins, les victimes ont été hospitalisées en proie à d'intenses vomissements, à bout de souffle et avec de fortes douleurs dans la poitrine.

Le chef du gouvernement de l'État d'Assam, Sarbananda Sonowal, a ordonné l'ouverture d'une enquête. Parmi les personnes arrêtées figurent un vendeur et deux responsables de l'administration fiscale.

Mi-février, une centaine de personnes avaient succombé en un week-end à de l'alcool frelaté et de nombreuses victimes avaient dû être hospitalisées, dans une zone à cheval sur les États d'Uttar Pradesh et d'Uttarakhand (nord), à 150 km au nord de la capitale New Delhi. La police avait alors déclenché une vaste opération contre les distilleries clandestines.

Des centaines d'Indiens pauvres meurent chaque année après avoir consommé de l'alcool frelaté bon marché. Les contrebandiers ajoutent souvent du méthanol - un alcool hautement toxique parfois utilisé comme antigel - dans leur breuvage afin de le corser.

Des cinq milliards de litres d'alcools bus chaque année en Inde, environ 40 % sont produits illégalement, selon l'Association internationale des vins et spiritueux de l'Inde.

Plusieurs États indiens ont mis en oeuvre ou militent en faveur de la prohibition mais les opposants à ce type de mesures font valoir qu'elles ne font qu'inciter à la production d'alcool illégal.