La Chine a vivement rejeté mardi l'intervention du gouvernement français en faveur de deux citoyens canadiens détenus dans ce pays, alors qu'une haute responsable du groupe chinois Huawei est en résidence surveillée au Canada.

« Nous rejetons fermement la déclaration de la France », a déclaré devant la presse la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, appelant Paris à « respecter la souveraineté judiciaire de la Chine ».

Lundi, Paris a fait part de sa préoccupation à propos de la détention depuis le 10 décembre en Chine de l'ex-diplomate Michael Kovrig et du consultant Michael Spavor, officiellement pour activités « menaçant la sécurité nationale ».

Le ministère français des Affaires étrangères a demandé qu'ils soient traités « de façon équitable et transparente ».

De nombreux observateurs jugent que leur arrestation constitue une mesure de rétorsion après l'interpellation début décembre à Vancouver de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, à la demande de la justice américaine.

Washington la soupçonne de complicité de fraude pour contourner les sanctions américaines contre l'Iran. Elle a été libérée sous conditions.

Faisant elle-même le lien entre les deux affaires, Mme Hua a trouvé « étrange » que la France se préoccupe de ce dossier alors qu'elle n'avait pas réagi à la détention de Mme Meng.

« Cela laisse une mauvaise impression aux Chinois, à savoir que la France ne se préoccupe que des Canadiens et pas des Chinois », a jugé la porte-parole de la diplomatie chinoise.

Pékin avait déjà vivement rejeté lundi les appels d'Ottawa et de Washington à la libération immédiate des deux Canadiens. L'Union européenne et l'Allemagne ont également fait part de leur préoccupation.

Un troisième ressortissant canadien, une enseignante, a également été arrêté en Chine, mais son cas, qui ne relève pas de la sécurité d'État, ne semble pas lié aux deux autres.