Les États-Unis vont lâcher du lest pour faciliter l'aide « humanitaire » apportée par des organisations américaines à la Corée du Nord, en révisant notamment l'interdiction faite aux ressortissants américains de se rendre dans le pays reclus, a annoncé mercredi l'émissaire américain pour les négociations avec Pyongyang.

Stephen Biegun a déclaré à son arrivée à Séoul qu'il passerait en revue à son retour à Washington, « à la demande » du secrétaire d'État Mike Pompeo, « la politique des États-Unis sur l'assistance humanitaire apportée à la Corée du Nord par des organisations américaines privées et religieuses ».

« De nombreuses organisations d'aide humanitaire qui opèrent en Corée du Nord s'inquiètent du fait qu'une application stricte des sanctions internationales puisse occasionnellement entraver l'acheminement d'assistance humanitaire légitime aux Coréens », a-t-il expliqué.

« Je vais rencontrer les groupes humanitaires américains en tout début d'année prochaine pour discuter de la manière dont on peut mieux garantir l'acheminement de cette aide, notamment au cours de l'hiver », a ajouté le représentant spécial pour la Corée du Nord.

Stephen Biegun a également promis de « passer en revue les règles pour les ressortissants américains qui veulent se rendre en Corée du Nord dans le but de faciliter l'acheminement de l'aide ».

Washington a imposé en 2017, au plus fort des tensions avec Pyongyang, une quasi-interdiction de voyage en Corée du Nord pour ses ressortissants. Cette décision faisait notamment suite au décès d'Otto Warmbier, étudiant américain mort après avoir été détenu par les autorités nord-coréennes et rapatrié dans le coma.

« Ces règles peuvent avoir eu également des conséquences sur l'acheminement de l'assistance humanitaire », a reconnu le diplomate.

Pour lui, l'expulsion « rapide » et « avec beaucoup de tact » par Pyongyang, en novembre, d'un Américain entré illégalement dans le pays renforce la confiance des États-Unis quant « à la sécurité des Américains qui se rendent en Corée du Nord ».

En revanche, la diplomatie américaine a fait savoir une fois de plus cette semaine que les sanctions elles-mêmes ne seraient pas levées tant que la Corée du Nord n'aurait pas dénucléarisé.

L'annonce de mercredi semble être vouée à donner de nouveaux gages au régime nord-coréen alors que les négociations sur le désarmement nucléaire sont encore dans l'impasse.

Stephen Biegun doit rencontrer ses homologues sud-coréens à Séoul, mais depuis sa nomination fin août il n'a encore eu aucun entretien face à face avec les autorités nord-coréennes, hormis lorsqu'il accompagnait Mike Pompeo.

Le président américain Donald Trump assure qu'il n'y a « aucune urgence ». Il envisage toujours de revoir en tête-à-tête le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un début 2019, après leur premier sommet historique de juin à Singapour.