L'Assemblée générale de l'ONU a condamné lundi dans une résolution «les violations systématiques, généralisées et flagrantes des droits humains commises depuis longtemps» en Corée du Nord, Pyongyang rejetant de son côté toute velléité du Conseil de sécurité à traiter de ce sujet.

Sans valeur contraignante, la résolution de l'ONU, adoptée par consensus sans vote, accueille favorablement les efforts diplomatiques pour une fin de crise dans la péninsule coréenne. Elle souligne cependant que les membres de l'ONU «sont profondément préoccupés par la situation grave des droits humains» en Corée du Nord. Selon l'ONU, «plus de 10 millions de personnes seraient sous-alimentées» dans ce pays.

La résolution dénonce aussi le recours «à la torture», à des «conditions inhumaines de détention», «au viol» et «aux exécutions publiques». Elle critique enfin «l'existence d'un système étendu de camps de prisonniers politiques».

Dans un communiqué lundi, la mission nord-coréenne auprès de l'ONU s'en prend à la volonté des États-Unis de vouloir organiser au Conseil de sécurité une réunion sur les droits humains en Corée du Nord.

Début décembre, Washington avait renoncé à demander cette réunion tenue chaque année depuis 2014, n'étant pas sûr du soutien que les États-Unis obtiendraient de leurs partenaires. Il faut les voix d'au moins neuf des quinze membres du Conseil pour s'affranchir d'un éventuel vote de procédure-que pourrait demander la Chine-afin d'empêcher la réunion.

Les États-Unis n'avaient l'appui certain que de sept pays. Washington espère toutefois tenir cette réunion en janvier grâce à l'arrivée de nouveaux membres non permanents au sein du Conseil qui pourraient être plus favorables (Afrique du Sud, Indonésie, République Dominicaine, Belgique et Allemagne).

«Le Conseil de sécurité n'est ni un lieu pour discuter des droits humains ni une plate-forme où le traitement politisé de la question des droits humains conduit à une confrontation», a souligné dans son communiqué la mission diplomatique nord-coréenne à l'ONU.

L'échec des États-Unis début décembre «montre que notre réclamation est légitime», ajoute-t-elle. «Le Conseil de sécurité ne devrait pas être à nouveau utilisé à mauvais escient comme une plate-forme où prévaudraient des pratiques arbitraires des États-Unis», insiste la mission dans son communiqué.