Une cour d'appel australienne a annulé jeudi la condamnation du plus haut dirigeant catholique romain jamais reconnu coupable d'avoir dissimulé des agressions sexuelles sur des enfants.

Un juge du tribunal de district de la Nouvelle-Galles du Sud, Roy Ellis, a fait droit à l'appel interjeté par l'ancien archevêque d'Adélaïde, Philip Wilson, de sa condamnation en mai devant un tribunal inférieur pour avoir dissimulé les violences sexuelles commises sur deux garçons de l'autel par un prêtre pédophile dans les années 1970.

Le juge Ellis a conclu qu'il y avait un doute raisonnable que le religieux âgé de 68 ans ait commis ce crime, qui est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à deux ans de prison.

Monseigneur Wilson a purgé près de quatre mois de prison à domicile chez sa soeur, à l'extérieur de Newcastle. Il aurait été admissible à une libération conditionnelle après avoir purgé six mois.

Le juge a également rejeté l'appel de l'accusation contre la clémence de la peine.

Monseigneur Wilson a toujours maintenu son innocence et après sa condamnation, il avait d'abord refusé les demandes de démission jusqu'à ce qu'il ait épuisé ses recours. Mais il a démissionné en juillet après que le premier ministre de l'époque, Malcolm Turnbull, eut demandé l'intervention du Vatican.

L'administrateur délégué de l'archidiocèse d'Adélaïde, Philip Marshall - le remplaçant de monseigneur Wilson - a déclaré que l'Église avait pris acte du jugement et qu'elle se félicitait de la conclusion d'un processus qui avait été long et pénible pour tous les intéressés.

Selon les accusations déposées contre lui, monseigneur Wilson n'aurait pas agi après que deux garçons d'autel lui eurent dit, en 1976, qu'ils avaient été maltraités par le prêtre pédophile James Fletcher. Il aurait par la suite omis de communiquer avec la police après l'arrestation de Fletcher en 2004 pour avoir agressé un autre garçon.

Peter Creigh, l'une des deux victimes de Fletcher, était en larmes après la décision du juge. Il était trop contrarié pour commenter hors cour.

Peter Gogarty - une autre des victimes de Fletcher, mais qui n'a pas été impliqué dans l'inculpation contre monseigneur Wilson - a déclaré que l'Église catholique n'avait témoigné d'aucun remords réel face à l'agression des enfants par des religieux.