L'Australie envisage de transférer son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, a annoncé le premier ministre australien Scott Morrison, évoquant un geste diplomatique similaire à celui que les États-Unis ont fait en mai dernier.

M. Morrison a convoqué une conférence de presse pour déclarer qu'il était « ouvert » à des propositions de reconnaissance formelle de Jérusalem comme capitale de l'État d'Israël et de transfert de l'ambassade d'Australie dans cette ville.

Une telle mesure constituerait une rupture avec la politique que les gouvernements australiens successifs appliquent dans ce domaine depuis des décennies.

«Nous sommes engagés envers une solution à deux États», Israël et un État palestinien, «mais franchement ça ne se passe très bien, peu de progrès ont été réalisés, et il ne faut pas continuer à faire la même chose et s'attendre à des résultats différents», a expliqué M. Morrison.

Il a jugé «sensées» et «convaincantes» des propositions de reconnaître Jérusalem comme capitale et de déplacer l'ambassade, sans préciser l'origine de ces propositions, et a indiqué qu'elles allaient être étudiées par le gouvernement australien.

Cette annonce inattendue est intervenue quelques jours avant une élection législative partielle qui doit avoir lieu dans une circonscription à forte population juive de Sydney. Le candidat du Parti libéral de M. Morrison, un ancien ambassadeur d'Australie en Israël, est en retard dans les intentions de vote selon des sondages.

Une défaite à cette élection entraînerait la perte de la majorité d'un seul siège que le Parti libéral détient au Parlement.

Une porte-parole du Parti travailliste (opposition) a accusé M. Morrison d'avoir fait son annonce sur Jérusalem pour séduire des électeurs supplémentaires.

M. Morrison est devenu chef du gouvernement le mois dernier après que les conservateurs du Parti libéral eurent évincé de ce poste Malcom Turnbull, un dirigeant plus modéré de cette formation.

À l'époque du transfert de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem décidé par le président Donald Trump, le gouvernement dirigé par M. Turnbull s'était distancié de la décision américaine, estimant qu'elle ne contribuait pas au processus de paix entre Israël et les Palestiniens.