Le premier ministre pakistanais, Imran Khan, s'est engagé mercredi à sortir le pays de la crise financière liée à sa balance commerciale très déséquilibrée, après que son gouvernement a annoncé lundi qu'il allait solliciter un prêt d'urgence auprès du FMI.

« Nous allons nous en sortir. Je vais sortir [le pays] de cette situation », a expliqué à la télévision le premier ministre, ex-champion de cricket.

Il a indiqué que 10 à 12 milliards de dollars étaient nécessaires au Pakistan, ce qui n'est « pas un problème majeur ».

« Nous avons deux options : la première, nous pouvons aller vers des pays amis et leur demander de combler ce trou, la seconde, nous allons vers le FMI », a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement avait opté pour les deux.

Le nouveau gouvernement d'Imran Khan, qui a pris ses fonctions en août, s'était engagé à examiner la question de solliciter ou non un sauvetage du FMI pour stabiliser l'économie fragile du pays, alors qu'il cherchait aussi d'autres possibilités de financement.  

M. Khan a cherché à obtenir des prêts de pays amis, promis de récupérer les fonds dérobés par des fonctionnaires corrompus et s'est lancé dans une série de mesures d'austérité populistes telles que la mise aux enchères de voitures de luxe du premier ministre et un appel aux dons des Pakistanais pour financer des barrages.

Mais l'aide a jusqu'ici été limitée et les avertissements des économistes se font de plus en plus pressants.

Le ministre des Finances, Asad Umar, qui assiste à la réunion annuelle du FMI à Bali cette semaine, a annoncé lundi que le gouvernement avait décidé d'entamer des discussions avec le FMI pour un « programme de redressement et de stabilisation ».

L'institution a cependant déclaré mardi lors de la même réunion n'avoir pas été « formellement approchée » par le pays.

Le FMI a déjà accordé 12 emprunts au Pakistan depuis la fin des années 1980. Le dernier en date remonte à 2013, lorsque Islamabad avait obtenu un prêt de 6,6 milliards de dollars afin d'enrayer une crise de type similaire.

M. Khan a aussi annoncé que son gouvernement allait lancer un important programme de logements à bas coût dans le but de construire 5 millions d'habitations en cinq ans, sans en préciser le coût.