Des bombardiers américains ont survolé ces derniers jours la mer de Chine, où Pékin a militarisé des îlots disputés, alors que les tensions entre les deux pays sont exacerbées par la guerre commerciale lancée par Donald Trump.

Plusieurs bombardiers B-52 ont «participé à une opération conjointe régulière dans l'est de la mer de Chine hier soir», a indiqué mercredi un porte-parole du Pentagone, le lieutenant-colonel David Eastburn.

Cette opération a été menée en coopération avec le Japon, dans le cadre de ce que les États-Unis appellent «la présence continue de bombardiers» dans la région, des opérations destinées à affirmer la présence américaine dans le Pacifique, a précisé un responsable du Pentagone ayant requis l'anonymat.

Les bombardiers américains, qui étaient escortés par des chasseurs japonais, ont survolé une région située entre la Chine et le Japon, hors de l'espace aérien chinois.

Par ailleurs, en début de semaine, d'autres B-52 ont «survolé l'espace aérien international dans le sud de la mer de Chine», a précisé le lieutenant colonel Eastburn.

Ces appareils se dirigeaient vers la grande base américaine de Diego Garcia, dans l'océan Indien, selon le responsable du Pentagone.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale en dépit d'un arbitrage international de 2016 qui lui a donné tort. Différentes parties de la zone sont revendiquées aussi par les Philippines, le Vietnam, la Malaisie, Brunei et Taïwan.

Le secrétaire américain de la Défense Jim Mattis a assuré que ces opérations ne risquaient pas d'attiser les tensions avec la Chine.

Ces derniers jours, alors que de nouveaux droits de douane américains sont entrés en vigueur lundi sur des biens chinois représentant 200 milliards de dollars, Pékin a fustigé un projet de vente d'armes américaines à Taïwan, annulé une escale de l'US Navy à Hong Kong et rappelé un amiral chinois en visite aux États-Unis.

«Nous traversons juste une de ces périodes où il nous faut apprendre à gérer nos divergences», a déclaré M. Mattis à un groupe de journalistes au Pentagone, reconnaissant des «tensions».

Le chef du Pentagone a une nouvelle fois critiqué le renforcement des positions militaires de la Chine sur des îlots artificiels en mer de Chine du sud, à l'appui de ses revendications territoriales.

«Si ça c'était passé il y a 20 ans, s'ils n'avaient pas militarisé ces structures, il se serait juste agi d'un bombardier ordinaire en route vers Diego Garcia, ou ailleurs», a-t-il noté.