L'ONU a exhorté mercredi la Birmanie à respecter l'accord permettant à ses agences d'accéder aux régions d'où ont été expulsés l'année dernière des centaines de milliers de membres de la minorité musulmane des Rohingya.

Cet accord, signé le 6 juin, était censé permettre à l'ONU d'aider Rangoun à créer des conditions propices à leur retour volontaire et sécurisé.

Mais, deux mois plus tard, «des progrès substantiels sont nécessaires», note le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans un communiqué.

Il faut nous «accorder un accès effectif à l'État de Rakhine» d'où ont été expulsés les Rohingya, «assurer la liberté de mouvement pour toutes les communautés, et s'attaquer aux causes profondes de la crise», détaillent les agences.

Elles notent que des demandes d'autorisation, déposées mi-juin, pour que leur personnel puisse accéder à la région, sont à ce jour sans réponse.

Par ailleurs, les communautés restées dans le nord de l'État de Rakhine «continuent de vivre dans la peur», ajoutent-elles.

Les autorités locales entravent la liberté des Rohingya restés sur place et «ces restrictions les empêchent de travailler, d'aller à l'école et d'accéder aux soins de santé», d'après ce communiqué.

Sollicités par l'AFP, des responsables birmans n'étaient pas disponibles dans l'immédiat pour réagir à ces informations.

Entre août et décembre 2017, plus de 700 000 membres de la minorité musulmane ont fui une offensive de l'armée birmane lancée en représailles d'attaques de postes-frontière par des rebelles rohingya. L'ONU a qualifié les violences opérées par les militaires de «nettoyage ethnique», des termes que Rangoun récuse.

Les centaines de milliers de Rohingya déplacés ont trouvé refuge au Bangladesh où ils vivent depuis dans d'immenses campements de fortune.

La question de leur retour est suivie de près par la communauté internationale, les ONG s'inquiétant de l'état d'impréparation de la Birmanie, censée notamment installer des camps d'accueil provisoires, leurs villages ayant été souvent incendiés dans les violences.