Les autorités du Tadjikistan ont annoncé mercredi la création d'une «police touristique» après l'assassinat de quatre touristes occidentaux dans ce pays d'Asie centrale, revendiqué par le groupe armé État islamique (EI).

Le président tadjik Emomali Rakhmon a ordonné mercredi de créer une nouvelle unité de la police chargée de «protéger l'ordre public et d'assurer la sécurité et l'accompagnement des touristes», ont rapporté les médias d'État.

Sept cyclotouristes étrangers, venus affronter les cols de la célèbre route du Pamir, ont été fauchés dimanche par une voiture et attaqués par des hommes armés dans la région de Danghara, à 150 kilomètres au sud de la capitale Douchanbé.

Deux Américains, un Suisse et un Néerlandais sont morts. Selon les autorités tadjikes, les quatre victimes sont les Américains Jay Austin et Lauren Geoghegan, le Néerlandais René Wokke et le Suisse Markus Hummel.

Un Suisse et un Néerlandais ont été blessés et un touriste français est indemne.

L'attaque est intervenue alors que le Tadjikistan, aux paysages époustouflants de hautes montagnes et déserts, cherche à développer un tourisme encore embryonnaire. Le pays a déclaré 2018 «année du tourisme» et les agents de l'État avaient été avertis qu'ils seraient limogés et considérés comme des «traîtres» s'ils exigeaient des visiteurs le versement de pots-de-vin.

En 2016, le Tadjikistan a introduit un système simplifié de visa électronique pour les ressortissants de 80 pays.

Cette attaque a aussitôt été revendiquée par l'EI.

Mardi, ce groupe djihadiste a fait circuler une vidéo des exécutants affirmant avoir «l'autorisation d'Allah» pour tuer les «incroyants».

Pour sa part, le ministère de l'Intérieur a rejeté la revendication de l'EI et a désigné comme responsable le Parti de la renaissance islamique du Tadjikistan, interdit dans le pays depuis 2015. Ce dernier a pourtant rejeté son implication.

Le Tadjikistan, un pays laïc dont la population est majoritairement sunnite, fait de la lutte contre l'intégrisme religieux une priorité. Les autorités de ce pays voisin de l'Afghanistan estiment que plus de mille Tadjiks ont rejoint les djihadistes en Irak et en Syrie.

Elles ont pris en 2015 des mesures radicales pour contrer l'influence des extrémistes religieux, parmi lesquelles le rasage forcé des barbes et une campagne contre le port du hijab.