Le premier ministre cambodgien Hun Sen a assuré mardi que les élections législatives avaient été «libres, honnêtes et justes» après les critiques de Washington et de l'Union européenne sur ce scrutin controversé en raison de l'absence de la principale force d'opposition.

Le parti du premier ministre, le Parti du peuple cambodgien (PPC), a assuré avoir «remporté tous les sièges» au Parlement (125), consacrant le statut du Cambodge comme pays à parti unique, après les élections qui ont eu lieu dimanche et dont la principale formation d'opposition était exclue. Les résultats définitifs doivent être officialisés le 15 août.

Le premier ministre, au pouvoir depuis 33 ans, a balayé toute question sur la légitimité du scrutin en s'exprimant mardi sur Facebook.

«Le Cambodge a décidé le sort du pays avec des élections libres, honnêtes et justes», écrit-il en remerciant les électeurs d'avoir voté pour son parti. Les citoyens ont voté, selon lui, «sans pression ou obligation».

Les organisations de défense des droits de l'homme ont accusé Hun Sen, qui a par le passé promis «l'enfer» à ses opposants invités à «préparer leurs cercueils» en cas de contestation, d'avoir éliminé toute opposition et étouffé la liberté de la presse.

Des figures de l'opposition avaient appelé au boycottage du scrutin. Selon les autorités, le taux de participation a avoisiné 82%, un chiffre largement supérieur à celui des dernières législatives de 2013 (69%) qui avaient vu le parti d'opposition Cambodge National Rescue Party (CNRP) remporter plus de 44% des voix. Le CNRP a été dissous en novembre 2017.

Pékin, fidèle allié du régime, lui a adressé ses «sincères félicitations».