Le plus haut dirigeant catholique jamais reconnu coupable d'avoir dissimulé des agressions sexuelles sur des enfants a annoncé mercredi qu'il portera sa condamnation en appel et prévenu qu'il n'a aucune intention de démissionner.

L'archevêque d'Adélaïde, Philip Wilson, a précisé qu'il offrira sa démission au pape François uniquement si son appel échoue - un processus qui pourrait s'étirer sur plusieurs années s'il épuise tous ses recours.

Il a fait cette déclaration quelques heures seulement après que le premier ministre australien Malcolm Turnbull lui eut publiquement demandé de quitter son poste.

Wilson a été condamné mardi à 12 mois de prison. Le juge australien Robert Stone l'a condamné à purger une peine d'au moins six mois de prison avant de pouvoir demander une libération conditionnelle.

Le magistrat l'avait reconnu coupable, en mai, d'avoir dissimulé les agressions sexuelles de deux garçons d'autel par le prêtre pédophile James Fletcher dans les années 1970.

Le juge Stone avait reproché à monseigneur Wilson de ne pas avoir sévi contre Fletcher pour «protéger l'Église et son image».

Le prélat ne sera pas incarcéré immédiatement. Le juge Stone décidera, le 14 août, s'il est admissible à une détention à domicile. L'archevêque Wilson pourrait habiter chez sa soeur, près de Newcastle.

Des experts croient que la condamnation de monseigneur Wilson ouvrira la porte à des accusations contre plusieurs autres religieux australiens. L'ancien grand argentier du Vatican, le cardinal australien George Pell, se trouve actuellement devant la justice de son pays, lui aussi dans une affaire de pédophilie.

Fletcher a été arrêté en 2004 et traduit en justice pour avoir agressé un autre garçon. Il est mort en prison en 2006.