Au moins dix personnes sont mortes ces deux dernières semaines dans le sud de l'Inde du virus Nipah, pour lequel près d'une centaine de personnes sont en quarantaine, selon un nouveau bilan mardi des autorités indiennes.

«Nous avons envoyé 18 échantillons (de patients) pour des tests. Dix de ceux qui sont revenus positifs sont morts et les deux derniers sont actuellement hospitalisés», a déclaré à l'AFP un responsable du district de Kozhikode dans le Kerala, région située à la pointe sud de l'Inde.

Ces décès sont tous intervenus dans le courant du mois de mai et aucun trépas n'a été recensé ces derniers jours. Les autorités sanitaires locales sont en état d'alerte.

Bien connu en Asie du Sud et Sud-Est, le virus Nipah, transporté par la chauve-souris frugivore, est mortel dans 70% des cas. Il se contracte en consommant des aliments infectés par la chauve-souris porteuse, notamment des fruits, ou par d'autres animaux eux-mêmes contaminés par le chiroptère.

Des cas de transmission interhumaine ont été également été signalés par le passé, selon l'Organisation mondiale pour la santé (OMS). Les autorités indiennes interdisent en conséquence aux proches de toucher les corps des défunts et procèdent à leur incinération dès que possible.

Un autre responsable avait précédemment fait état auprès de l'AFP de cinq morts, ainsi que du placement en quarantaine «par précaution» d'une centaine de personnes pour être «entrées en contact avec les morts».

Toutes les victimes ont contracté cette zoonose dans le district de Kozhikode (anciennement Calicut), une zone inédite pour le virus Nipah. Parmi les premiers morts figurent plusieurs membres d'une même famille et une infirmière qui les a soignés.

Mobilisés, les responsables de santé ont dressé des camps sanitaires et un centre de crise pour faire face à la situation. Ils ont appelé la population à ne pas céder à la panique et à adopter une certaine prudence.

«Les équipes sanitaires se rendent dans les maisons pour donner des instructions spécifiques comme ne pas manger de fruits du dehors et autres précautions», a déclaré à l'AFP U. V. Jose, un responsable du district de Kozhikode.

Des images montraient du personnel médical s'affairant en équipement de protection, masque sur la bouche, bras recouverts de gants et manches en plastique.

Ce virus peut provoquer des encéphalites mortelles et comas. Il n'existe pas à ce jour de vaccin.

C'est la première fois que le virus Nipah se déclare au Kerala et la troisième fois en Inde. Il a coûté la vie à plus de 260 personnes en Malaisie, au Bangladesh - pays le plus lourdement touché - et en Inde depuis qu'il a été identifié pour la première fois en 1998.