L'expansion de l'armée chinoise va à une telle allure qu'elle pourrait bientôt rivaliser avec la puissance américaine «pratiquement dans tous les domaines», a averti mercredi un haut responsable militaire américain.

«Le renforcement impressionnant de la puissance militaire de la Chine pourrait bientôt représenter un défi pour les États-Unis dans pratiquement tous les domaines», a prévenu l'amiral Harry Harris, lors d'une audition devant la Commission des forces armées de la Chambre des représentants.

«Les principales avancées comprennent des améliorations importantes dans le déploiement de batteries de missile, le développement de la cinquième génération d'avions de combat et l'accroissement en taille et en capacité de la marine chinoise avec sa première base à l'étranger, dans le port de Djibouti».

Harry Harris, chef des forces américaines dans la zone Pacifique (PACOM), a récemment été désigné par le président américain Donald Trump pour être ambassadeur en Australie. Une nomination qui nécessite encore l'approbation du Sénat.

Selon le militaire aux 39 ans de carrière, qui a déjà vivement critiqué l'expansion de l'armée chinoise en mer de Chine méridionale, «si les États-Unis ne suivent pas le rythme, PACOM aura du mal à concurrencer l'Armée Populaire de Libération dans les futurs conflits».

Lors de son audition parlementaire, l'amiral s'est aussi employé à rassurer concernant la menace nord-coréenne, affirmant que le Pentagone disposait actuellement des capacités pour bloquer tout éventuel missile envoyé par Pyongyang.

«Étant donné ce que nous pensons que devraient être les capacités nord-coréennes en matière de missiles dans trois ou quatre ans (...), je pense que nous devons continuer à améliorer nos missiles de défense», a-t-il toutefois tempéré, estimant que l'objectif du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un n'était pas seulement de préserver son régime, mais aussi de contrôler toute la péninsule coréenne.

Selon les experts, les motivations de Kim pour développer ses capacités nucléaires et balistiques sont plutôt rationnelles: protéger l'existence même de son régime, bien que cette course à l'armement ait augmenté les risques de confrontation avec les États-Unis.