À cause d'une préférence très ancrée dans la culture pour les enfants de sexe masculin, il «manque» statistiquement 63 millions de femmes en Inde, et plus de 21 millions de filles n'étaient pas vraiment désirées par leurs parents, admettent les autorités.

Ce déséquilibre démographique est surtout attribuable aux avortements sélectifs en fonction du genre, mais aussi au meilleur traitement réservé aux garçons, notamment en matière de nutrition et de soins de santé, selon l'analyse économique annuelle du gouvernement, publiée lundi.

De plus, les parents qui ont eu un garçon sont plus susceptibles de s'arrêter là, alors qu'ils seront portés à désirer un deuxième enfant s'ils ont eu d'abord une fille.

En Inde, la naissance d'un garçon donne souvent lieu à des célébrations et procure une grande fierté à la famille. La naissance d'une fille, au contraire, peut plonger les parents dans l'embarras, voire la peine, face à la dot qu'il faudra réunir pour son mariage. Il est acquis que les petites Indiennes sont moins instruites que les garçons, qu'elles mangent aussi moins bien et qu'elles sont moins bien soignées.

En analysant les taux de natalité et le genre du dernier enfant né, le rapport gouvernemental estime que 21 millions de petites Indiennes n'étaient pas vraiment désirées - les parents tentaient en fait d'avoir un garçon.

Selon le conseiller économique principal Arvind Subramanian, l'Inde doit maintenant «s'attaquer à cette préférence socioculturelle pour les garçons», un phénomène «probablement millénaire».