Rare femme au sein du régime nord-coréen, Kim Yo-jong gravite dans les très hautes sphères du pouvoir. La petite soeur du leader Kim Jong-un pourrait d'ailleurs accompagner la délégation nord-coréenne aux Jeux olympiques de PyeongChang, en février. Mais que sait-on à son sujet?

ÂGÉE DE 30 ANS

Kim Yo-jong serait née le 26 septembre 1987, selon Michael Madden, chercheur à l'Institut États-Unis-Corée de l'École des hautes études internationales à l'Université Johns Hopkins de Washington et auteur du site internet North Korea Leadership Watch.

BENJAMINE

Elle est la plus jeune des sept enfants du défunt leader Kim Jong-il, qui aurait eu quatre femmes, et serait très proche de son frère Kim Jong-un, de quatre ans son aîné, qui est né de la même mère qu'elle.

ÉTUDES EN SUISSE

La proximité entre les deux pourrait aussi s'expliquer par leurs années passées ensemble, en Suisse, où elle a fréquenté l'école primaire de 1996 à 2000. Vivant dans le secret et sous très haute sécurité, les enfants auraient souffert de leur isolement. Il n'est pas clair où et quand Kim Yo-jong a fait ses études secondaires, mais elle aurait suivi des cours à l'Université Kim Il-sung, en Corée du Nord, ainsi que dans une université européenne, selon Michael Madden.

CADRE JUNIOR

C'est en 2007, à l'aube de sa vingtaine, que Kim Yo-jong a entamé sa carrière politique en étant nommée cadre junior au sein du parti, affirme Michael Madden. Dans les années suivantes, elle a travaillé activement, dans l'ombre, à l'accession au pouvoir de son frère Kim Jong-un et a acquis une place importante dans l'entourage de leur père Kim Jong-il, qui est mort en 2011. Puis, en 2014, elle a été nommée vice-directrice du service de la propagande au sein du régime.

HAUT PLACÉE

Sa nomination l'automne dernier au « politburo », le comité politique central du parti unique, en fait cependant désormais « l'une des femmes les plus puissantes de la Corée du Nord », a déclaré à La Presse Benoît Hardy-Chartrand, spécialiste de la géopolitique de l'Asie du Nord-Est à la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques et chargé de cours à l'Université de Montréal. Elle témoigne aussi de la mainmise grandissante de la famille du leader Kim Jong-un sur le pouvoir.

RARE FEMME AU SEIN DU RÉGIME

La présence de Kim Yo-jong dans les très hautes sphères du pouvoir nord-coréen détonne, car « au sein du régime, les femmes sont quasi inexistantes », note Benoît Hardy-Chartrand, qui souligne que la seule autre figure féminine importante est Ri Sol-ju, la femme de Kim Jong-un. « La place de la femme au sein du régime contraste avec la place de la femme dans la société [nord-coréenne] en général », poursuit le chercheur, expliquant que les femmes y occupent une place « de plus en plus importante », notamment dans les marchés, « où elles sont en grande majorité, leur permettant souvent de subvenir aux besoins de leur famille ».

CONTINUITÉ

La montée en puissance de Kim Yo-jong ne devrait pas modifier de façon significative le cours des choses en Corée du Nord, prévient le chercheur Benoît Hardy-Chartrand, estimant que « les changements qu'elle pourrait apporter, compte tenu de son parcours et de ses postes précédents, seront probablement liés à la propagande du régime et à la façon dont Kim Jong-un est présenté dans les médias ».

JEUX OLYMPIQUES

Kim Yo-jong pourrait faire partie de la délégation nord-coréenne qui se rendra aux Jeux olympiques de PyeongChang, selon ce que rapportaient hier différents médias sud-coréens, ce qui en ferait la plus haute représentante du régime nord-coréen à se rendre en Corée du Sud.

Photo Ahn Young-joon, Associated Press

En 2014, la nouvelle de la nomination de Kim Yo-jong au poste de vice-directrice du service de la propagande au sein du régime a été retransmise à la télévision sud-coréenne.

Photo Agence centrale de presse nord-coréenne/Associated Press

La femme de Kim Jong-un, Ri Sol-ju, est la seule autre figure féminine importante au sein du régime.