Les États-Unis discutent avec la Chine de nouvelles sanctions à imposer à la Corée du Nord après son dernier tir de missile intercontinental le 29 novembre, selon des diplomates.

L'échéance d'une mise au vote au Conseil de sécurité d'une éventuelle nouvelle résolution est incertaine. «Cette semaine, la semaine prochaine ou jamais», résume un diplomate sous couvert d'anonymat. «C'est une grosse demande que d'avoir un accord des Chinois à une nouvelle résolution», a-t-il ajouté.

Selon un autre diplomate, un texte pourrait circuler entre membres du Conseil de sécurité dès cette semaine, tandis que d'autres sources sont plus prudentes.

Pour l'avant-dernier train de sanctions adopté le 5 août, Washington avait eu besoin d'un mois de négociations avec la Chine et la Russie. Pour le dernier, le 11 septembre, une semaine avait suffi.

Les discussions entre États-Unis et Chine pourraient porter sur le pétrole, dont les exportations vers la Corée du Nord ont été limitées début septembre sans être interdites. Début septembre, les États-Unis avaient aussi cherché à imposer des sanctions contre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un avant de faire machine arrière face à l'opposition de la Russie et de la Chine.

Peu après le dernier tir de missile intercontinental nord-coréen, le secrétaire d'État américain, Rex Tillerson, avait appelé la communauté internationale à «prendre de nouvelles mesures» au-delà des sanctions déjà adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU, «y compris le droit d'interdire le trafic maritime transportant des biens vers et depuis la Corée du Nord».

La Corée du Nord a tiré le 29 novembre un missile balistique intercontinental (ICBM) qui a atteint selon Pyongyang une altitude de 4475 kilomètres avant de s'abîmer à 950 kilomètres à l'est du site de lancement.

Le 5 août, l'ONU avait notamment interdit les exportations nord-coréennes de charbon, de fer et de pêche. La résolution du 11 septembre avait prohibé les importations de textile nord-coréen, limité les livraisons de pétrole à Pyongyang et banni toute participation des États membres de l'ONU à des entreprises conjointes avec la Corée du Nord.

Depuis le tir du 29 novembre, un haut responsable de l'ONU, le secrétaire général adjoint pour les Affaires politiques, Jeffrey Feltman, s'est rendu pour une visite rare de cinq jours à Pyongyang. Celle-ci s'est cependant achevée sans que la Corée du Nord montre le moindre désir d'ouvrir des négociations sur ses programmes d'armement nucléaire et conventionnel qui sont jugés menaçants par la communauté internationale.