La visite devait être surprise mais le mauvais temps s'en est mêlé: Donald Trump a annulé au dernier moment mercredi un déplacement sur la zone démilitarisée (DMZ) séparant les deux Corées.

L'objectif initial du président américain était d'y retrouver son homologue sud-coréen Moon Jae-in, pour une image chargée en symboles au moment où Pyongyang affiche chaque jour un peu plus ses ambitions nucléaires.

«Il est vraiment frustré», a souligné Sarah Sanders, porte-parole de l'exécutif américain, interrogée sur l'état d'esprit du président américain: «C'est quelque chose qu'il voulait faire».

Située à quelques dizaines de kilomètres au nord de Séoul, la DMZ, bande de terre de 4 km de large et 248 km de long est parsemée de barrières électrifiées, de champs de mines et de murs antichars. «L'un des endroits les plus effrayants au monde», selon les termes de Bill Clinton, l'ancien président démocrate.

La limousine présidentielle avait quitté à l'aube l'hôtel de Séoul où réside M. Trump, sous un ciel gris et brumeux, pour la base de Yongsan.

De là, l'hélicoptère présidentiel ainsi que ceux du petit groupe de journalistes l'accompagnant avaient décollé pour rejoindre la DMZ.

Mais, en raison des conditions météorologiques, l'expédition a été de courte durée: ils étaient de retour sur la base environ 20 minutes plus tard.

Après avoir attendu environ une demi-heure pour voir si une deuxième tentative était possible, le président a renoncé et est rentré à Séoul où il doit prononcer en fin de matinée un discours devant l'Assemblée nationale.

«Un peu un cliché...»

Cela aurait été «un moment historique», a regretté Sarah Sanders, affirmant que cela aurait été la première qu'un président américain et son homologue sud-coréen se seraient trouvés ensemble sur place.

«Cet effort montre la force de l'alliance entre nos deux pays», a-t-elle ajouté.

Avant le début de cette vaste tournée asiatique, la Maison-Blanche avait indiqué que M. Trump ne se rendrait pas sur cette zone chargée en symboles, par manque de temps.

Ironie, un responsable de la Maison-Blanche interrogé sur cette surprenant impasse avait répondu: «Honnêtement, c'est devenu un peu un cliché»...

Au cours des trois dernières décennies, une brève halte dans ce lieu chargé en symboles est devenue presque incontournable pour tous les locataires de la Maison-Blanche.

Depuis la visite de Ronald Reagan sur place en 1983, seul George H.W. Bush n'a pas effectué ce déplacement.

Lors d'une visite sur place en avril cette année, le vice-président Mike Pence avait profité de l'occasion pour adresser un avertissement clair à Pyongyang: «Toutes les options sont sur la table», avait-il déclaré depuis le village frontalier de Panmunjom.

Mardi, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue sud-coréen, la président américain a une nouvelle affirmé que l'option militaire n'était pas exclue.

Mais, dans une rupture marquée avec sa rhétorique guerrière de ces derniers mois, il a aussi adopté un ton beaucoup plus posé, insistant sur les progrès en cours et saluant en particulier le rôle constructif joué par la Chine sur ce dossier sensible.

«Au final, on trouvera une solution» au problème nord-coréen, avait-il lancé, quelques heures plus tôt, depuis Camp Humphreys, le QG des 28 500 militaires américains stationnés en Corée du Sud, à 90 km au sud de Séoul.